Les gentils méchants [saisi du Sea Shepherd]
La Garde côtière canadienne a arraisonné et saisi le navire de la Sea
Shepherd Conservation Society, le Farley Mowat, afin de procéder à
l'arrestation de son capitaine et du capitaine en second pour violations
présumées du Règlement sur les mammifères marins (RMM) du Canada.
Rest of the text:
Mes amis du Devoir n'hésitent pas à en remettre une couche sur le dos des
défenseurs des ami(e)s des animaux. Terroristes, impatients, anti-humains,
végétariens enragés, fascistes animalistes. Merci, merci, merci d'autant de
grâce. Notons ici que le terme « animaliste » se veut péjoratif, à l'inverse
du mot humaniste qui résonne bien et dont ces gens, qui nous conspuent, se
gargarisent jusqu'à l'étouffement. Ah non, l'on ne tarit pas d'éloges à
l'égard de Watson et des plus radicaux du mouvement de libération des
animaux. Libération des animaux, je répète l'expression car il semble que
les journalistes de la pensée dominante se trouvent dans l'impossibilité de
rappeler les motifs pour lesquels des individus deviennent des militants au
nom des animaux.
Certains de nous écrivent à nos vains politiciens qui viennent justement de
réaffirmer leur nullité en votant la loi S-203, offrant ainsi aucune autre
protection aux animaux de ce beau pays. À noter que le NDP et quelques
libéraux auront voté contre, mais passons. D'autres, osant braver la
bestiale et imbécile cruauté de l'être humain, envoient leurs lettres et
leurs opinions judicieusement filtrées par nos médias. Mes amis du Devoir
voudraient le changement, mais pas l'agitation qui va avec. Du bruit des
manifestations, des paroles fortes, de la rébellion et de la résistance, ils
n'en veulent point. Préfèrent-ils la détresse assourdissante de ces chats et
de ces chiens torturés en Asie pour de la soupe et de la fourrure, ou le
gémissement d'agonie des truies et des verrats découpés et brûlés vifs dans
nos abattoirs. Préfèrent-ils le son strident des baleines et des phoques
qu'on harponne et qu'on matraque inlassablement. C'est toute la Nature qui
crie contre l'homme. De ces bruits là, surtout, ils n'en veulent rien
entendre. Ils n'en veulent rien parler, encore moins écrire.
De ces médiocres esprits qui s'attardent sur les mots pour mieux nier les
tragédies de ces milliards de créatures sensibles, il n'y en a que trop.
S'il est difficile de vaincre la cruauté envers les animaux, c'est
précisément parce qu'il n'y a pas assez de gens comme Watson qui depuis 30
ans assiste, impuissant, à tous les massacres possibles contre le genre
animal. Impatients, vous dites ! Cette humanité malsaine qui justifie les
pires abominations serait bien implorante, si on lui fait faisait subir ces
traitements. Et ces pleutres d'expliquer au peuple que la pitié n'est que
pour les humains. Je les ai entendus parler, ces tueurs de phoques, l'autre
jour à la télévision, ils émettaient des sons qui rappelaient le langage
humain. Comme ils le disent avec si peu de mots, ces sauvages aiment
l'abattage de milliers de phoques, c'est un style de vie qui fait leur
identité.
Comment puis-je vous faire évoluer vous et vos progénitures carnivores ? Je
me le demande tous les jours, en étant gentil ? Qu'un mouvement de
libération animale, soit marginal, ce n'est pas un argument pour démontrer
son inutilité. Tous les mouvements de l'Histoire, pour la justice et pour le
progrès social sont marginaux. Comment pourrait-il en être autrement ? En
fait, beaucoup aspirent à ne faire partie ni du club de Steven Guilbeault,
sans doute très agréable autour d'une tasse de thé, ni de celui de Louis
Gilles Francoeur dont le métier maintenant est de caricaturer le mouvement
de libération des animaux et d'ignorer ses bases morales profondes et
cohérentes.
Aucun défenseur des animaux ne prônerait la violence envers les humains et
le vandalisme ne semble pas une solution pour arriver à attirer la sympathie
du public. Que reste-t-il donc face à la vraie terreur ? Je parle de celle
des gouvernements et des industries qui stigmatisent les activistes et
intimident tous ceux et toutes celles qui sont une menace à leurs
manipulations et à leur sauvagerie contre l'homme, l'environnement et les
autres créatures de cette planète. Demandez à Gabriel Villeneuve, en proie à
une répression judicaire pour avoir organisé des manifestations contre des
partenaires de Huntington Life Sciences (HLS), un labo qui fait des tests
sur les animaux. Demandez aux activistes de Stop Huntington Animal Cruelty
(SHAC) qui purgent de lourdes peines de prison aux Etats-Unis pour avoir
créer un site Internet contre HLS ! Il est urgent que les différents
mouvements pour la justice et tous les groupes pour le progrès social
s'unissent et comprennent qu'ils ont des intérêts communs à défendre.
Author:
David Ruffieux http://www.cmaq.net/fr/node/29788
Texte dont s'inspire cette critique :
http://www.ledevoir.com/2008/04/12/184768.html (on y trouve plusieurs
critiques diverses intéressantes)
Les écoterroristes: des impatients marginaux et anti-humanistes Québec --
Les propos du fondateur de la Sea Shepherd Society, Paul Watson, selon qui
la vie des phoques aurait plus de valeur que celle des pêcheurs des îles de
la Madeleine, ont braqué les projecteurs sur des marges relativement peu
connues du mouvement vert. Ces franges sont constituées d'«impatients» qui
ne font pas que discuter de la possibilité, un jour, d'instaurer une société
verte autoritaire ou démocratique mais qui optent pour l'action directe.
«La mort de quatre chasseurs est une tragédie, mais le massacre de centaines
de milliers de bébés phoques est beaucoup plus grave», ont affirmé ceux qui
tentent par tous les moyens d'entraver la chasse aux phoques ou la pêche à
la morue, notamment.
Il y a de ces impatients dans toutes les mouvances, «qu'elles soient
nationalistes, indépendantistes, d'extrême gauche», dit l'écologiste Steven
Guilbeault. Mais au sein du mouvement écologiste, «celle-ci est extrêmement
marginale», insiste-t-il. En fait, nombreux sont ceux qui refusent de les
qualifier d'écologistes et qui préfèrent le terme «animalistes» pour les
désigner, à l'instar de notre collègue Louis-Gilles Francoeur. Le
journaliste souligne qu'aucun groupe écologiste au Canada ne reconnaît la
Sea Shepherd Society comme faisant partie du mouvement. «M. Watson se
présente souvent comme un fondateur de Greenpeace. Il omet toujours de dire
qu'il s'est fait montrer la porte», insiste M. Guilbeault.
Hubert Reeves n'hésite pas lui non plus à dénoncer Watson et à y voir les
errements d'une écologie profonde (deep ecology). Il y a certes quelque
chose à dire contre la cruauté envers les animaux dans les abattoirs ou dans
la pratique de la chasse, mais cette façon d'intervenir est «ridicule» et
totalement «improductive», à ses yeux.
D'autres groupes, comme l'Earth Liberation Front, font dans l'action directe
verte. Début mars, trois grandes maisons ont été brûlées en banlieue de
Seattle. Sur les lieux, les policiers ont trouvé une affiche disant que ces
demeures n'étaient pas «vertes», contrairement à ce que le promoteur
affirmait. Elle était signée par l'ELF.
Le philosophe américain de l'écologie sociale Murray Bookchin voyait dans ce
type d'intervention une écologie «anti-humaniste» qui se trompait sur la
cause de la crise environnementale. Il condamnait d'ailleurs les membres
d'Earth First, spécialistes du monkeywrenching, une forme de sabotage
destinée à nuire aux industries forestières, notamment. Il leur reprochait
de lancer l'incroyable slogan «Down with human beings!» («À bas les êtres
humains») lors de leurs rassemblements. Dans Une société à refaire
(Écosociété), Bookchin raconte avoir été insulté lors d'une exposition sur
l'environnement, dans les années 80: au-dessus d'un grand miroir, on avait
écrit: «Voilà la cause des problèmes environnementaux». Cette façon de
montrer du doigt les êtres humains faisait l'impasse, selon lui, sur les
causes sociales et politiques de ces mêmes problèmes.
http://auxanimaux.blogspot.com