Des chats retrouvés morts de faim dans un logement !

Mauvaise surprise pour le président de l’antenne Saint-Vincent de Paul de Maubeuge quand il a récupéré un logement abandonné par ses occupants. L’habitation est devenue taudis avec en prime cinq chats morts de faim.

Il est rare de voir Raymond Dubet abattu. C’est pourtant dans cet état-là qu’on a trouvé le président de l’antenne Saint-Vincent de Paul de Maubeuge ce lundi matin, au 98, route de Mons à Maubeuge, une habitation propriété de l’association et transformée en taudis par son occupant disparu sans laisser d’adresse.

«Quand j’ai vu ça, je me suis dit c’est fini, je ne me bats plus pour des gens comme ça. » C’est Raymond Dubet qui parle, au milieu d’un champ de ruines, en une posture qui ne ressemble guère à cet infatigable militant des causes perdues. Il raconte le parcours de cette famille composée d’un couple et de trois enfants, en provenance de Louvroil, après semble-t-il un départ à la cloche de bois. Tous ont d’abord été hébergés au foyer d’accueil de Saint-Vincent où Raymond Dubet a confié au compagnon un poste de gardiennage. Un quatrième enfant est arrivé, qui n’a rendu que plus inapproprié le lieu d’hébergement. En juillet 2011, l’humaniste Dubet trouve une solution de relogement enfin digne au 98, route de Mons, qui vient de se libérer.

La vie reprend son cours, jusqu’en novembre 2012, où la compagne quitte le domicile avec les enfants. Après, c’est le trou noir. «J’ai eu beaucoup de difficultés à le joindre. Il m’a mené en bateau pendant plusieurs mois, prétextant qu’il était toujours pressé pour ne pas me recevoir dans la maison», se souvient M. Dubet en parlant du compagnon. Au cours d’un contact téléphonique avec la compagne, il est convenu d’un rendez-vous le 5 novembre afin d’enlever les meubles. Le « patron » de Saint-Vincent met même à disposition une camionnette et trois hommes. Le jour dit, personne. De guerre lasse, Raymont Dubet fait ouvrir la porte et découvre le spectacle de désolation qu’on a pu découvrir ce lundi matin : une odeur pestilentielle qui vous saisit à la gorge, un désordre sans nom dans toutes les pièces, des aliments en pourriture partout, sur l’évier, la cuisinière dans le réfrigérateur ou le congélateur – l’électricité a été coupée - un mur d’ordures ménagères de près de deux mètres dans la courée et, surtout, les cadavres de cinq chats – un adulte et quatre jeunes - manifestement morts de faim*.
Raymond Dubet est d’autant plus amer qu’il avait fait réaliser de gros travaux de peinture et d’isolation phonique dans cette maison située au bord de la RN 2. Et la facture de remise en état est aujourd’hui salée : 3000 €, selon un devis fourni par une entreprise de nettoyage. Mais au-delà du préjudice matériel, c’est bien cette salissure dans le contrat moral qui peine le plus cet homme généreux.
Et non quatre comme indiqué dans la vidéo postée sur notre site, le cinquième ayant été découvert après la prise de vues.

La police intervient en deux temps…
La police est intervenue en deux temps dans cette affaire. La première fois, c’était le jour de l’ouverture de la porte. Raymond Dubet avait mandaté un serrurier dans le but de percer le barillet de la serrure afin de pouvoir pénétrer dans les lieux, le locataire ayant disparu avec les clefs. Las, l’homme de l’art était à l’ouvrage, perceuse en main, à la nuit tombante, quand un policier en repos est passé par là. Il a bien entendu alerté illico ses collègues, pensant être en présence d’un vol avec effraction. Une patrouille est arrivée, puis une autre, et une troisième avant que le quiproquo ne soit levé.

La seconde fois, c’est pour constater les faits dans une procédure qui connaîtra vraisemblablement des suites judiciaires dans la mesure où il y a eu mauvais traitement à animaux.
Raymond Dubet a pour sa part fait dresser un état des lieux par voie d’huissier et a déposé une plainte contre X afin de faire valoir les droits de l’association qu’il dirige. Une association toujours plus sollicitée en ces temps de crise aiguë qui n’en finit pas et qui n’avait pas besoin de ça.

http://www.lavoixdunord.fr/region/maubeuge-des-chats-retrouves-morts-de-faim-dans-un-ia23b44386n1687436