De : Anouchka Barré
Date : 8 mai 2007 14:50:59 GMT+02:00
À : <info@animauxenperil.be>
Objet : Photos de Iasy
Bonjour,
Je vous ai envoyé un mail il y a environs dix jours, j'espère que vous
l'avez eu! Je vous annoncais que Iasy (la petite chienne aveugle de
Chatelet) revoyait.
Je vous envoie quelques photos d'elle, notamment pour que vous puissiez voir
ses beaux yeux!
Elle revoit de mieux en mieux, c'est magnifique!
Bien à vous,
Anouchka et Jean-Philippe
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Pour rappel:
90 chiens sauvés de l'enfer (06/12/2006)
Ils vivaient dans une crasse inimaginable... À présent, ils vous attendent
BRUXELLES Et dire que tout le monde savait et que personne n'a bougé.
Pourtant, 90 chiens espéraient que quelqu'un bouge, décroche son téléphone
pour expliquer l'enfer dans lequel ils vivaient... enfin survivaient.
Et c'est finalement une bénévole d'Animaux en Péril qui a permis que ces
nonante chiens ne périssent pas dans des conditions atroces. Mi-octobre,
cette dernière s'est rendue dans un quartier résidentiel de Châtelet. Sur
base d'un abandon volontaire, elle y a récupéré 19 chiens rongés par la
gale. La propriétaire des lieux, qui réside rue de la... Justice (!), avait
pris soin d'amener les chiens à l'extérieur de la maison. Intriguée, la
bénévole jeta un coup d'oeil par les fenêtres barricadées... Elle y verra un
empilement de cages à chiens, hélas ! occupées. L'odeur qui s'est échappée à
cet instant d'une porte mal fermée laissait présager l'horreur qui se
trouvait de l'autre côté.
Dès le lendemain, la présidente d'Animaux en Péril a averti le service
public fédéral Service bien-être animal. Il aura fallu un mois pour que la
décision tombe enfin : les animaux devaient être saisis. Devant l'ampleur de
la catastrophe sanitaire, la saisie a été autorisée le 30 novembre, mais,
une fois sur place, ce n'est pas 30 chiens qu'il fallait sauver mais bien 90
!
Pour Animaux en Péril, l'horreur commence dès le seuil de la maison. Les 90
chiens étaient rongés par la gale et souillés d'excréments. "Une équipe de
soigneurs renforcée de bénévoles est entrée, du moins au rez-de-chaussée, la
propriétaire interdisant farouchement tout accès à l'étage", nous explique
un des témoins. "Le spectacle était hallucinant. Les murs étaient éventrés,
le plafonnage arraché, la brique apparente." Quant au sol, il était tout
simplement inexistant. "Le sol avait disparu sous une couche compacte
d'excréments, et l'urine ruisselait selon la pente du sol, formant des
flaques où pataugent bêtes et gens." Et puis, subitement, les sauveteurs
aperçoivent à travers une porte percée quelques chiens. "C'était une salle
de bains. Dans la baignoire sinistrée, végètent une chienne et sa portée de
nouveau-nés." La cuisine, ainsi d'ailleurs que les autres pièces, était
pratiquement dépourvue de meubles. Mais qui pouvait vivre dans pareilles
conditions ? Une femme qui l'a choisi et ses 90 chiens qui l'ont subi !
Soudainement, un des bénévoles a aperçu quelque chose. "Des chiens réfugiés
dans une cuisinière au four arraché !" Le frigo est éclaboussé de
déjections. Le salon est dans le même état. Sur les planches d'une armoire,
se trouvent des cages. "L'une d'entre elles contenait une chienne et ses
petits, couchés dans leurs excréments sans eau ni nourriture."
Les barreaux des cages n'étaient que rouille. "Quelques squelettes de
meubles à demi rongés sont dispersés dans la pièce, et sous chacun d'entre
eux se réfugient des amas tremblants de chiens, formant des masses compactes
et mouvantes qui rappellent horriblement des grouillements d'asticots. La
table dévastée est couverte d'excréments parmi lesquels trône une nouvelle
cage avec une mère et ses petits, encore une fois sans eau ni nourriture."
Des toiles d'araignée au mur, des fils dénudés pendants, des fenêtres
calfeutrées empêchant toute aération... L'odeur était indescriptible. Et
puis, soudain, un des bénévoles a remarqué une chaise pour handicapé dans un
coin. "Au bord de la nausée, elle découvre une chienne paralytique, couchée
sur un lit de déjections."
La propriétaire, souillée elle aussi des excréments de ses victimes, était à
l'image des lieux. "Le jardin est un tel champ de boue et de déjections que
personne n'ose y poser le pied." Un chien y fera une fête digne de ce nom à
un des sauveurs !
Il est sauvé, les 89 autres aussi. Ils vous attendent (ils ont été soignés)
avec impatience chez Animaux en Péril, à Braine-l'alleud. Ils ne demandent
que de la chaleur, de l'affection. Une simple vie de chien et non pas de
rats!
Emmanuelle Praet
© La Dernière Heure 2006