tests sur animaux
Etape déterminante vers l'élimination des tests sur les animaux
LYON (AFP) - 20/06/2007 10h16
http://www.tv5.org/TV5Site/info/afp_article.php?rub=medecine&idArticle=07062
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Des chercheurs français basés à Lyon ont franchi une étape déterminante dans
l'élimination des tests sur les animaux grâce à un test "in vitro" capable
de dire si une substance chimique produit ou non des irritations cutanées.
Ce test a été mis au point par le centre de bio-ingénierie Episkin de
L'Oréal à Lyon et vient d'être homologué par l'ECVAM, le Centre Européen
pour la Validation des Méthodes Alternatives.
Il a été réalisé sur des échantillons de peau humaine reconstruite sur du
collagène, appelés "Kit Episkin", et permet de "remplacer complètement les
tests" sur les animaux, selon l'ECVAM.
"C'est une avancée majeure car c'est la première fois qu'on peut évaluer le
pouvoir irritant de matières premières cosmétiques et de produits chimiques
au moyen uniquement d'un test in vitro. Avant il fallait compléter avec des
tests sur des animaux", souligne à l'AFP Marie-Hélène Teissier, responsable
de production.
Cette validation est l'aboutissement d'un processus lancé en 1999 sous
l'égide de l'ECVAM en collaboration avec des institutions publiques et
privées: ZEBET, Sanofi Avantis, Unilever, Syngenta et l'Oréal. Soixante
substances chimiques ont ainsi été testées par les partenaires et les
résultats soumis au comité scientifique de l'ECVAM.
Ce résultat est le fruit de plus de vingt années de recherches sur la
reconstruction de la peau humaine entrepris par les laboratoires de
recherche de L'Oréal.
Selon les estimations, quelque 20.000 animaux, essentiellement des lapins,
sont utilisés chaque année en Europe pour tester la toxicité des substances
chimiques.
Les industries des peintures, des détergents, des cosmétiques et de la
pharmacie sont directement concernées par cette innovation :
"L'industriel doit s'assurer qu'aucune des matières premières utilisées dans
un produit n'est irritante, mais il doit aussi s'assurer que leur mélange
dans le produit fini ne l'est pas", explique ¨Patricia Pineau, directrice de
la communication de L'Oréal.
Toutefois "beaucoup reste à faire", soulignent les chercheurs.
Notamment dans le domaine de la génotoxicité et de l'allergie cutanée.
"C'est beaucoup plus difficile pour l'allergie car cela peut aussi venir de
ce qu'on inhale ou de ce qu'on ingère et le point où se produit la réaction
n'est pas forcément celui où à eu lieu l'exposition", note Mme Pineau.
L'épiderme humain reconstruit utilisé pour le kit Episkin a été mis au point
par la biologiste Estelle Tinois à partir d'échantillons de peau de femme
prélevés lors d'actes de chirurgie esthétique.
En 2005, une nouvelle plate-forme a été ouverte en Chine, près de Shanghai,
pour "tester les produits spécifiquement sur les peaux asiatiques".
Il reste toutefois encore une étape à franchir pour Episkin: cette nouvelle
méthode de test doit maintenant être soumise à l'Organisation de Coopération
et de Développement Economique (OCDE) chargée d'émettre des recommandations
pour ses pays membres.