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Date: 14/02/2008
Section: CULTURE
Sous Section: TV
Stopper la chasse au chat
84 % des Belges sont contre cette pratique considérée comme barbare par 13
associations de défense des animaux
BRUXELLES En Belgique, chaque année, des milliers et des milliers de chats
sont tués par des chasseurs. C'est le constat dressé par 13 associations de
défense des animaux qui avancent des chiffres. "En Flandre, l'institut pour
l'étude Nature et forêt recense environ 8.000 chats tués par an. En
Wallonie, il n'y a pas de chiffres mais les chasseurs estiment eux-mêmes
qu'ils peuvent tuer jusqu'à 5 ou 6 chats en pratiquant leur hobby", indique
Michel Vandenbosch, le président de Gaia pour qui cette "barbarie ne peut
plus durer".
"Le chat est sans doute l'animal le moins bien protégé en Belgique. Les
chiens, les chevaux et même les chèvres doivent être identifiés. Lorsqu'on
trouve un chien errant, la police s'en empare immédiatement. Pour les chats,
rien n'est prévu", explique Jean-Marc Montegnies, d'Animaux en péril. Pis,
dans la législation réglementant la chasse, "le chat peut être chassé toute
l'année, même en dehors des périodes de chasse du gibier. Il est considéré
comme un animal nuisible. Il n'y a que dans la Région bruxelloise que cette
chasse est interdite", indique Michel Vandenbosch.
Ce qui justifie cette législation, c'est le fait que le chat dérange les
chasseurs dans leur activité. "Il semblerait que le chat nuise à la
population de petits gibiers en se nourrissant de leur progéniture."
Résultat : le chasseur a le droit de tuer l'animal et il ne s'en prive pas.
Pour arrêter ce massacre, les associations de défense des animaux lancent
une pétition (accessible notamment via Internet) visant à recueillir plus de
100.000 signatures. Une pétition dont elles espèrent le même impact que lors
de l'interdiction de la vente de chiens et de chats en magasins. Cela semble
tout à fait possible dans la mesure où un sondage réalisé par Ipsos confirme
que 84 % des Belges sont opposés à cette pratique et 80 % sont favorables à
son interdiction. La campagne lancée aujour- d'hui doit évidemment trouver
un écho politique afin de modifier la loi sur la chasse. Le combat ne fait
que commencer pour les associations qui insistent sur le fait que la chasse
au chat n'est que l'arbre qui cache la forêt.
"Parmi les 70.000 animaux qui arrivent en refuge en Belgique, la moitié sont
des chats adultes. Sur ces 35.000 chats, seulement 800 peuvent être
restitués à leurs propriétaires. Stopper la chasse au chat ne règle pas la
prolifération. À terme, la solution serait de rendre la stérilisation
obligatoire", conclut Jean-Marc Montegnies.
Michaël Kaibeck