TRAFIC
Trophées d'animaux: saisie record pour les douanes
Ces peaux ont été saisies en septembre. Quelques-unes d'entre elles, très anciennes, ont toutefois été restitués à leur propriétaire. Car leur importation datait d'avant 1975, l'année de l'entrée en vigueur de la Convention CITES.A Convention CITES.
C'est la plus grosse saisie jamais réalisée en Suisse! Après trois ans d'enquête, un collectionneur romand a été inculpé pour trafic illégal de centaines de trophées d'animaux en voie de disparition, dont 200 ont été saisis. L'homme a vendu et acheté ses pièces - via Internet - dans le monde entier pendant quatre ans
Sophie Roselli - le 22 mars 2008, 22h49
Le Matin Dimanche
«C'est la plus grosse affaire d'importation illégale de trophées d'espèces protégées en Suisse», lance Mathias Lörtscher, chef de la protection des espèces pour l'Office vétérinaire fédéral (OVF). L'enquête a duré trois ans. Elle pourrait bien se poursuivre au niveau international.
Lorsque les inspecteurs de la Section antifraude douanière de Lausanne ont perquisitionné, en septembre dernier, le domicile d'un collectionneur romand, ils pensaient ne trouver que quelques bibelots en ivoire. Ils sont tombés sur... des peaux d'ours, de lions et de lionnes, de guépards, de zèbres, de lynx, de coyotes, de loups, de pythons, des carapaces de tortues, des vestes, manteaux et chapeaux en léopard, des aiguilles de porcs-épics, des dents d'hippopotames, des défenses d'éléphants, un crocodile entier et une centaine de statuettes en ivoire. Bref, 300 trophées d'animaux sauvages dont près de 200 illégaux, exposés sur les murs, au sol, sur les étagères, partout! Un vrai Musée d'histoire naturelle, dans le simple appartement d'une ville romande.
Il a acquis 600 pièces
Et ce n'est pas tout: cette saisie extraordinaire a révélé un trafic d'ampleur internationale. Le collectionneur a acquis en toute illégalité plus de 600 pièces venant du monde entier (Etats-Unis, Canada, Afrique, France, Asie) et de Suisse, dont la valeur totale est estimée à 100 000 fr. L'homme a aussi revendu illégalement 350 pièces, «pour pouvoir en acheter d'autres, et parce qu'il n'avait plus de place chez lui...» sourit Jean-Claude Duvoisin, chef de Service pénal de la Section antifraude. Le Romand a ainsi acheté ou vendu des pièces à une centaine de personnes durant quatre ans, de décembre 2003 à septembre 2007.