Date: 18/04/2008
Section: INFORMATIONS GENERALES
Sous Section: FAITS DIVERS
Pour sauver un chien
À Maasmechelen, cinq minutes de bouche- à-bouche et de massage cardiaque :
Roberto, 17 ans, sauve le chien Tommy
MAASMECHELEN Un accident assez grave de la circulation s'est produit lundi à
Maasmechelen (Limbourg) devant le commissariat de police. Il a impliqué deux
véhicules. Dans l'un d'eux se trouvaient Martine Maes et son fils de 16 ans,
Kevin. Les airbags s'étaient déclenchés. La voiture est complètement
sinistrée. Tandis que les ambulanciers se chargeaient des blessés, Roberto,
un adolescent à vélomoteur, a constaté la présence d'un chien inanimé sur la
banquette arrière.
Selon nos infos, le jeune a retiré le chien du véhicule de ses maîtres, l'a
déposé sur le trottoir et a pratiqué le bouche-à-bouche sur l'animal pendant
cinq minutes, un chien dans le coma dont la gueule perdait du sang, et l'a
sûrement sauvé, selon le vétérinaire arrivé peu après.
Hier à Opglabbeek, près de Maasmechelen, où Martine, déléguée commerciale,
vit avec son fils, le printemps qui explose a un goût de champagne. Le vété
a autorisé la sortie du chien Tommy qui, sans doute victime d'une commotion
cérébrale, doit rester encore quelque temps dans une pièce sombre.
Les policiers n'avaient pas noté l'identité du sauveur. Après 72 heures,
Martine et son fils l'ont finalement retrouvé. Roberto Delsiotto explique
qu'il n'avait jamais fait cela, même pas sur un humain, mais il a pensé que
si les gestes qui sauvent fonctionnent sur les gens, on peut s'attendre
qu'ils fonctionnent aussi sur les animaux. S'il est heureux d'avoir rendu
service, Roberto hésitera sans doute à recommencer, tant il a trouvé
l'expérience... "infecte et même dégueulasse : rien que le goût, j'avais
envie de vomir".
Lundi vers 15h45, Martine Maes, qui a 42 ans, allait chercher Kevin à la
sortie du lycée, avenue Roi Albert. Martine, déléguée commerciale, n'avait
jamais eu d'accident. À l'avant, Kevin, 16 ans, avait mis sa ceinture. Le
chien, à l'arrière, était couché sur la banquette. Le choc a été terrible.
Preuve en est que la voiture ne roulera plus.
Kevin a été le premier à s'extraire tandis que sa mère, coincée par
l'airbag, paniquait avec la fumée dans l'habitacle. "Je pensais qu'il y
avait le feu et que tout allait sauter. En fait, ce n'étaient que les
airbags."
Et hier, Tommy nous lèche. Le plus brave toutou. Cinq ans, un sans-race.
Fauve, avec un poitrail blanc. Son plat préféré ? Tommy adore les
spaghettis. Il est le plus grand ami des poules du jardin : il n'en a jamais
croqué une. Le grand copain aussi de Pucky le yorkshire, l'autre chien de la
maison. "Avec le sang qui coulait de sa bouche, c'était certain qu'il était
mort. Tommy n'avait plus aucun signe. S'il vivait, il aurait réagi quand on
l'appelait. Pour moi, on l'avait perdu et c'était triste parce que c'était
un gentil chien qui mettait de la vie à la maison."
Puis, cet adolescent de 17 ans s'est arrêté. Roberto a posé son cyclo et
déposé son casque, a pris dans ses bras le chien sur la banquette, l'a
déposé sur le trottoir, s'est baissé à sa hauteur, a formé avec ses mains
comme un tuyau pour insuffler l'air, et a entrepris le long bouche-à-bouche.
Martine Maes parle d'un effort de cinq minutes.
C'est aussi ce que pense Roberto : cinq minutes de bouche-à-bouche
accompagné d'un massage du thorax, tout en retenant la tête de l'animal pour
l'empêcher de s'asphyxier dans son sang. À un moment, Tommy a manifesté des
spasmes. Et Roberto a su qu'il avait eu raison d'essayer.
Gilbert Dupont
http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=812876
Date: 18/04/2008
Section: INFORMATIONS GENERALES
Sous Section: UNE
"Vraiment très dur"
OPGLABBEEK Roberto Delsiotto explique que lorsqu'il a regardé le chien qui
ne bougeait plus et perdait du sang sur la banquette, il a constaté qu'une
patte tressaillait. C'est ce qui lui a fait penser que Tommy vivait
peut-être encore.
Roberto travaille en apprentissage dans le bâtiment. "Je ne suis pas
vétérinaire, ni infirmier. Je n'ai suivi aucune formation. Je n'avais jamais
pratiqué les gestes sur une personne en détresse. Mais je me suis dit que si
cela marchait sur les gens, il était possible que cela fonctionne aussi sur
les animaux."
Des ambulanciers s'occupaient des blessés. "J'ai pensé que cela valait la
peine d'essayer sur le chien. Je dois dire que pour moi c'était vraiment
très dur. Mais oui, ça a dû durer cinq minutes. Je n'ai pas dû attendre le
vétérinaire. J'ai pu cesser de le réanimer avant qu'il n'arrive. J'ai stoppé
quand j'ai senti qu'il bougeait sa langue dans ma bouche. J'ai regardé son
museau. J'ai vu aussi que ses yeux avaient repris vie. Je suis parti sans
attendre. J'ai repris le vélomoteur et j'ai mis mon casque. Je sais que ses
maîtres veulent me remercier; ce n'est pas nécessaire. Vraiment, qu'ils ne
préparent pas un cadeau. Je n'ai besoin de rien. Je suis content comme ça.
En fait, je suis content s'ils sont heureux."
Gil.
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