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Des biologistes planchent sur nos relations avec ces oiseaux
Le nombre exact de pigeons à Paris, estimé par certains de 80 000 à 100 000, est en réalité inconnu.
“Sales”, “laids”, “envahissants”… Généralement, le pigeon biset, cet oiseau si familier qui partage notre quotidien et souvent nos sandwichs, est flanqué d’une triste image. La cohabitation avec le Parisien est difficile, mais inévitable. “Parler de surpopulation, c’est déjà un jugement, estime Anne-Caroline Prévot-Julliard, écologue à l’université Paris-Sud. On ne connaît pas le nombre réel de pigeons à Paris. Certains avancent les chiffres de 80 000 ou 100 000, mais sans fondement.”
Les pigeons sont de parfaits inconnus. C’est ce qui a conduit une équipe de chercheurs (biologistes, écologues et anthropologues) à se pencher depuis 2006 sur la question du comportement de ce volatile et sur sa relation avec les citadins. Premier constat : l’éradication, de moins en moins fréquente car peu populaire, serait inefficace. “Les pigeons transitent entre plusieurs localités d’Ile-de-France, raconte Anne-Caroline Prévot-Julliard. La génétique a montré qu’après l’élimination d’une population, il y avait une recolonisation du site par des pigeons venus d’ailleurs.”
Une alternative
Peu de chances qu’on parvienne à se débarrasser d’eux. Les chercheurs s’intéressent donc à l’alternative : le pigeonnier. Paris en a installé sept depuis 2003. “Il fidélise les pigeons dans un lieu peu pénalisant pour les hommes, le plus souvent un parc, reprend la biologiste. On les nourrit et on limite leur reproduction en secouant les œufs ou en les stérilisant.”
Selon l’étude, le système paraît efficace. A terme, le projet proposera de nouvelles pistes pour améliorer nos relations avec ces oiseaux. Le chemin vers la reconnaissance mutuelle est encore long.
L'étude
La première phase de l’étude sur les relations entre l’homme et le pigeon, menée par un collectif de chercheurs et trois associations, sera présentée lors d’une réunion publique à Natureparif.