Mardi 29 Juillet 2008
Nice : La chasse aux chats errants a commencé hierDepuis hier, pendant trois jours, un employé de la société Chenil Service va s'appliquer à capturer une cinquantaine de chats errants sur la commune de Belvédère. La mise en place de cages partout dans le village constitue l'essentiel du dispositif. Même les chats haut perchés sont menacés. : Photo Claire Blumenfeld
Ils scrutent tous les recoins. Sous les voitures, dans les cours, les jardins. La moindre trace de coussinet les place en état d'alerte. En compagnie d'un employé de la société Chenil Service, Sandrine Fouet, garde champêtre du village de Belvédère, traque... des chats.
Objectif : parvenir en trois jours à débusquer une cinquantaine de félins errants. Direction : la fourrière. Mais hier, la pêche n'a pas été miraculeuse. « Je n'ai trouvé que deux chats jusqu'à présent et l'un d'eux était mort », explique Sandrine, un rien désabusée. L'heure n'est pourtant pas à la démobilisation. La matinée entière est consacrée au dépôt de cages aux quatre coins du village.
« Ces animaux représentent une nuisance », précise-t-elle. « Ils pénètrent partout, même dans les écoles. Ils griffent et mordent les enfants. Ces chats sont revenus à l'état sauvage. »
Des chats orphelins
Comment en est-on arrivé là ? Un habitant du village, amoureux de l'animal, s'est laissé déborder par sa passion. La conséquence de son émoi ne s'est pas fait attendre. La vingtaine de félins qui constituaient la tribu s'est multipliée à très grande vitesse. L'hospitalisation de leur propriétaire les a laissés orphelins et depuis, ils se glissent partout.
Une situation qui indispose une grande partie de la population du village, comme l'explique Jean-Paul Duhet, adjoint au maire.
« Les plaintes des riverains et des parents d'élèves nous ont obligés à agir. Certains de ces chats sont malades et posent un réel problème de salubrité publique. »
Les gens empoisonnent les chats
Maigrelets, maladifs, certains seraient même porteurs de la gale. « Il y a des gens qui croient qu'il suffit de donner à manger à un animal pour qu'il se porte bien. Mais pas du tout. Cela implique de s'en occuper de A à Z », s'emporte Sandrine Fouet. « Des habitants de Belvédère pensent que l'on va tous les euthanasier. C'est faux ! La fourrière va soigner ceux qui peuvent l'être. »
Une conviction à laquelle n'adhèrent pas tous les villageois. Un petit nombre d'entre eux s'emploierait même à les dissimuler. « Ici, les gens n'aiment pas les bêtes », confie Marie Boccioni. « Ils empoisonnent les chats. Au début, la fourrière ne devait s'occuper que de ceux qui se trouvent dans le bas du village. En fait, ils ne font pas de distinction et mettent des pièges partout ».
Alors, en attendant que ses amis à quatre pattes soient secourus par des associations, Marie Boccioni fait la chasse... aux cages.
Olivier Saretta
Nice-Matin