(F) Les chiens abattus n'avaient pas la rage

Montestruc. Les chiens abattus n'avaient pas la rage

Santé. La préfecture met en avant le souci de la santé publique et maintient la surveillance.



« Nous avons été informés hier soir que les analyses réalisées sur le cerveau des chiens euthanasiés sont heureusement négatives », a déclaré hier le préfet, Denis Conus, « cela signifie qu'ils n'étaient pas excréteurs donc en phase de contamination quand ils ont été euthanasiés mais cela ne veut pas dire qu'ils étaient indemnes de la rage .

Cela nous évite d'être plongés en situation de crise ». Le virus de la rage passe dans le système nerveux d'un animal, avant d'arriver au cerveau. C'est alors seulement que ce dernier est contagieux. Il ne sera donc pas possible de savoir si ces chiens étaient, ou non, contaminés. On peut se demander alors si placer ces animaux à l'isolement pour vérifier si les symptômes se déclaraient n'aurait pas permis de lever le doute. « Il n'y a pas de quarantaine possible selon le code rural », martèle le préfet quia expliqué la conduite de cette opération et réitéré sa priorité, « la protection de la santé publique ». Il n'est pas fait de différence entre les chiens enragés et suspectés de rage. Et la règle, en cas de contact avec un chien enragé, est l'euthanasie, résume Catherine Famose, vétérinaire et directrice départementale des services vétérinaires. « Il est accepté des dérogations pour les chiens valablement vaccinés », ajoute-t-elle.

Pour le préfet, la seule cause de cette affaire est « le non-respect par un propriétaire de chiens des règles sanitaires impératives lorsque des animaux sont transportés entre la France et l'étranger, ce qui nous vaut de ne plus être indemnes de rage pour deux ans ». Il vise l'absence de titrage et de certificat de bonne santé pour Gamin. Car pour la préfecture, renvoyant à l'enquête épidémiologique de la cellule nationale, il ne fait pas de doute que cet animal est le chien index « le lien entre la souche virale nord-africaine de Cracotte et le Maroc ». Or le ministère de l'agriculture a transmis un signalement à la procureur de la République du Gers de faits qualifiés « d'importation d'animaux vivants dans des conditions non conformes aux règles sanitaires ou de protection » et « de provocation ou de propagation involontaire d'une épizootie ». Pendant ce temps, la surveillance est maintenue sur Montestruc jusqu'au 12 mai et la Ddass continue à rechercher les personnes qui auraient pu être en contact avec Gamin2, « notamment les clients du cabinet vétérinaire qui l'a euthanasié », explique le docteur Laurent Stien, médecin inspecteur de santé publique. « Nous pouvons encore découvrir des chiens contacts, des personnes contacts. C'était un impératif de prendre ces mesures. mais je ne sous-estime pas l'attachement des propriétaires à leurs chiens », ajoute le préfet.

Une alerte à la rage lancée le 26 février en Seine-et-Marne a abouti vendredi à Montestruc-du-Gers et valu à six chiens d'être euthanasiés et trois d'être placés sous surveillance