Dans l'article ci-dessous (Le Monde), on apprend que des poulets et poissons servent de matériel de laboratoire dans les recherches sur la médecine régénératrice...
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"Un premier résultat obtenu chez le poulet est jugé très prometteur.
Des embryons de poulet ont été privés de leurs ailes ou de leurs pattes.
Puis, au moyen d'une thérapie génique, des gènes, appartenant à la famille Wnt, ont été activés. Après d'innombrables tentatives, les poulets ont été capables de restaurer leurs extrémités amputées et de naître avec deux pattes et deux ailes."
seb.
Article dans son intégralité :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-857663@51-852399,0.html
Vu de Centre de médecine régénératrice Barcelone, Espagne
Se régénérer comme la salamandre ?
LE MONDE | 20.01.07 | 15h47 • Mis à jour le 20.01.07 | 15h47
Grâce à la salamandre mexicaine, peut-être saurons-nous un jour faire repousser un doigt coupé ou faire se régénérer un coeur endommagé par un infarctus. C'est ce à quoi travaille Juan Carlos Izpisua Belmonte, directeur du Centre de médecine régénératrice de Barcelone et professeur au laboratoire d'expression génétique de l'Institut Salk, en Californie.
Avec son équipe, le chercheur s'efforce de comprendre comment la salamandre mexicaine, dite ajolote, est capable de régénérer quelque type de tissu que ce soit. Certains poissons peuvent régénérer leur coeur, d'autres leur oeil. Une capacité absente chez les vertébrés supérieurs, qui, suppose-t-on, l'ont perdue au cours de l'évolution.
Cette équipe s'est penchée sur les gènes impliqués dans ce processus afin de déterminer s'ils sont aussi présents, à l'état inactif, chez l'être humain et, si oui, s'il est possible de les activer. Un premier résultat obtenu chez le poulet est jugé très prometteur. Des embryons de poulet ont été privés de leurs ailes ou de leurs pattes.
Puis, au moyen d'une thérapie génique, des gènes, appartenant à la famille Wnt, ont été activés. Après d'innombrables tentatives, les poulets ont été capables de restaurer leurs extrémités amputées et de naître avec deux pattes et deux ailes.
Aux yeux de ces chercheurs, ces gènes Wnt recèlent des vertus très prometteuses. "Jusqu'à présent, nous les avions activés que pour régénérer des extrémités. Des expériences en cours sur des poissons, conduites en collaboration avec l'entreprise de biotechnologie Biobide, à Saint-Sébastien, suggèrent que leur activation peut aussi être essentielle pour la régénération d'autres organes comme le coeur et le pancréas", indique le professeur Izpisua.
Or ces gènes sont présents chez tous les animaux, humains compris, mais leur potentiel régénérateur est généralement inactif. L'activer est possible, semble démontrer l'expérience des poulets. Maîtriser cette stimulation de façon à savoir la déclencher sur une partie précise de l'organisme - celui qui a été endommagé ou amputé - et à empêcher une prolifération anarchique, tels sont les enjeux des prochaines recherches.
M. Izpisua voit dans cette piste une alternative à celle des cellules souches car la régénération "endogène" qu'il explore aurait l'avantage de faire appel aux propres cellules du patient. "Réveiller une capacité latente me paraît plus facile que de créer un organe grâce à des cellules souches. Cela éviterait une série de problèmes, comme les risque de rejet." Cette piste ouvre, selon lui, "des portes immenses" en matière de régénération, mais aussi pour prévenir les effets de la dégénérescence des cellules de l'organisme. Mais au fait, sait-on de quoi meurt l'ajolote ?
Cécile Chambraud