(B) Un huissier accusé d'avoir laissé mourir des poissons

Un huissier accusé d'avoir laissé mourir des poissons
Voilà un fait divers qui risque de ternir l'image de marque des huissiers en Belgique, et peut-être de faire jurisprudence.



Un huissier de Lanaken a fait couper le courant jeudi 27 novembre. Or, l'un des habitants possédait un aquarium d'une trentaine de poissons, et n'était pas à son domicile lorsque l'huissier est passé. Le courant étant coupé, la pompe à oxygène n'a plus fonctionné, et les poissons sont morts asphyxiés.

De retour chez lui, le locataire n'a pas pu sauver ses poissons et ne parvenait pas à rentrer chez lui, l'huissier ayant changé la serrure. Le propriétaire malheureux a appelé la police et l'huissier : "La police a tenté de contacter quelqu'un qui pourrait entrer lais n'y est pas parvenue" a t-il expliqué. "L'huissier n'a pas voulu se rendre à l'immeuble vendredi soir parce que selon lui, la soirée était trop avancée. Lundi, par la fenêtre, j'ai constaté que tous les poissons étaient morts."

L'association de protection GAIA, mise au courant de l'affaire, étudie pour l'instant l'hypothèse d'une plainte à déposer contre cet huissier : "C'est inadmissible, et cela ne fait pas de bien à l'image de marque des huissiers", explique Michel Vandenbosch, président de l'association. "Mais le fait est qu'il n'y a aucune réglement pour les huissiers quant au sort à réserver aux animaux qu'ils trouvent. Néanmoins, la loi comporte assez de dispositions relatives à l'aide à apporter aux animaux en cas de besoin, pour que l'on puisse envisager de porter plainte."

Demain mercredi 3 décembre, l'association Gaia va contacter la Chambre Nationale des Huissiers de Justice de Belgique pour leur proposer l'élaboration d'un code déontologique, évitant à l'avenir ce genre de problèmes liés aux animaux de compagnie. "L'objectif est que chaque huissier veille à ce que les animaux soient transférés dans un endroit ou chez une personne où ils seront bien soignés", précise Michel Vandenbosch.

Il faudra attendre quelques temps avant d'avoir les réactions de la Chambre Nationale, mais l'histoire devrait faire aujourd'hui la une des journaux belges, et pourrait faire évoluer les pratiques en faveur des animaux.
Emmanuelle Carre