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Plus de chiens en magasin (02/02/2007)
© DH D'ici à 15 jours, la Chambre devrait interdire toute vente de chiens et
de chats dans les magasins
D'ici à 15 jours, la Chambre devrait interdire toute vente de chiens et de
chats dans les magasins
BRUXELLES La décision fait bondir de joie les associations de défense des
animaux. Et grincer les dents des propriétaires d'animaleries...
Mardi, en commission de la Santé publique de la Chambre, un vote a décidé
qu'il fallait interdire de vendre des chiens et des chats dans les magasins.
L'initiative revient à la députée SP.A Magda De Meyer, qui a voulu
introduire un amendement à la proposition de loi interdisant déjà les achats
à crédit d'animaux. Mardi, le vote a été unanime : pas une voix ne s'est
élevée contre ce projet et, dans un peu moins de 14 jours, il est donc plus
que probable que le texte sera entériné en session plénière à la Chambre.
"En fonction de la loi sur le bien-être animal , explique la députée De
Meyer, il était déjà interdit de vendre chiens et chats sur les marchés. Or,
personnellement, j'ai constaté qu'en certains endroits, à Anvers notamment,
une série de magasins se sont installés depuis et sont toujours ouverts les
jours de marché."
Mais là n'était pas son principal grief pour modifier la loi. "Avant tout ,
il s'agit d'éviter les achats impulsifs d'animaux (oh, il est trop mignon ce
chien dans la vitrine !) qui finissent quelque temps plus tard par engorger
les SPA. Il y a une population d'environ 35.000 chiens dans les refuges : ce
n'est plus tenable ! ".
La députée se base enfin sur l'avis du Conseil pour le bien-être animal qui
a proposé pareillement de stopper toute vente en magasin car les animaux,
pendant une période cruciale de leur vie (entre 3 et 12 semaines), sont
enfermés en cages ou dans des boxes en verre et ne sont pas sociabilisés, ce
qui finit par se traduire par des comportements agressifs.
"Cette interdiction de la vente des chiens et des chats dans les magasins
est nécessaire à leur bien-être ", répondent de leur côté de concert Gaia,
Veeweyde et Animaux en Péril. "Nous espérons vivement que le texte sera voté
en séance plénière de la Chambre le plus vite possible. "
Ces associations ont, de longue date, dénoncé les ventes d'animaux dans les
commerces. "Absolument pas un endroit qui convient à la vente de chiens et
de chats ! Souvent, on y vend des animaux malades, qui sont exposés dans des
conditions misérables, entassés les uns sur les autres dans des cages trop
petites. Ces endroits sont aussi des foyers de transmission de maladies...
Nous sommes convaincus que la mesure va aider à la diminution du nombre de
chiens et de chats abandonnés dans des asiles ."
N. F.
© La Dernière Heure 2007
"Un coup dur et des faillites"
BRUXELLES Donnons d'abord la parole à un supermarché de l'animal, le plus
connu sans doute, et le plus décrié par les protecteurs des animaux :
Animals Express à Grand-Bigard. Gaia, dans ses dossiers, compte des dizaines
de plaintes d'acheteurs déçus... "Pour nous, certainement, c'est un coup
dur", note Laurence Martinez, assistante de direction. "Et cela ne résoudra
pas le problème car les gens vont acheter chez des particuliers ou des
éleveurs... Chez nous, tout est visible, transparent. Dans les élevages,
non, vous ne voyez pas ce qui se passe derrière ! Ici, trois vétérinaires
passent chaque jour et nous avons des contrôles réguliers du ministère de
l'Agriculture. C'est très surveillé ! "
Si le texte de loi est voté, cela signifie aussi que la moitié du personnel
du magasin sera supprimée, une vingtaine de personnes au total. "On peut
encore accuser le choc car on est un gros magasin, qui vend aussi d'autres
animaux que les chiens et chats et de la nourriture... Mais pour les petits
vendeurs, c'est la catastrophe et la faillite assurée. Si nous sommes
furieux ? Déçus, plutôt, car les arguments utilisés contre nous sont faux :
nos chiens ne deviennent pas agressifs en cage, ils sont au contraire très
sociables, le personnel et des étudiants les promènent les week-ends. Quant
aux achats impulsifs, pareil : quand un client hésite, on lui dit de prendre
son temps et on sait le conseiller sur le choix d'une race."
À une encablure de Charleroi, Christiane Busschodts est, elle, propriétaire
depuis 37 ans d'une plus petite animalerie, Gilly zoo. Son avis est
identique. "Tout cela va profiter aux magouilleurs, ceux qui vendent
notamment sur Internet. L'agressivité des chiens en cage ? En 37 ans, jamais
un chien ne m'a mordue. Ce métier, je le fais passionnément, du mieux que je
peux." Si le texte passe ? "J'ai déjà songé à m'adapter. Il faudra changer
son fusil d'épaule"...