Édition du mercredi 24 mars 2010
(France) Mardi soir, le cheval est tombé dans la rivière près de Coursan dans l’Aude .Jacques Goncet l’avait, il y a quelques années de cela, sauvé de l’abattoir dans lequel il devait finir en viande de boucherie. Il l’avait ramené dans sa propriété où il élevait déjà d’autres chevaux. Goya a échappé à nouveau, hier matin, à une mort cruelle. Par noyade dans l’eau froide de l’Aude - 8° à peine vers 11 h…
Le cheval, une vieille bête flirtant avec les 35 printemps, paissait tranquillement, comme à son habitude, non loin du domaine de Blanque Fougasse, entre Coursan et Cuxac-d’Aude, aux côtés de son compagnon équidé habituel.
Las, la nuit venue, seul ce dernier a repris le chemin du domaine. L’inquiétude des propriétaires devait rapidement se voir confirmer
quand vers 20 h, des hennissements les ont conduits au bord de la rivière. Des bords abrupts, boisés, quasi impraticables.
Goya était tombé là, enfoncé dans l’eau et la boue jusqu’au poitrail. Tous les efforts tentés à deux, pour le tirer du piège n’ont abouti qu’à fatiguer les hommes et le cheval. Jacques Goncet s’est donc résigné à le laisser jusqu’au lever du jour. Non sans jouer les équilibristes pour lui apporter un peu de nourriture.
Dès l’aube, il prévenait les secours, après avoir vérifié que son cheval se portait toujours aussi bien que possible dans de telles circonstances. Une équipe de Grimp 11 ainsi que six hommes de la caserne de pompiers de Coursan arrivaient sur place vers 9 h. Treize hommes en tout, en comptant les propriétaires. Treize hommes et un problème supplémentaire : Goya, fatigué, était désormais couché dans l’eau.
Heureusement, Roland Gérard du Grimp et Serge Maronda de Coursan n’en étaient pas à leur première intervention de ce type, même si, la plupart du temps, c’est dans des fossés ou des canaux que s’empêtrent généralement les animaux.
Forts d’un principe de base, celui qui veut qu’il faut, pour le tirer, le double du poids du cheval - en l’occurrence 400 kg quand même -, ils ont préféré renoncer au 4x4 pour agir à "la force de l’homme".
Deux plongeurs se chargeaient d’attacher Goya par les pattes avant. A l’aide de cordes et de poulies, 10 cm par 10 cm, ils ont d’abord réussi à relever le cheval, puis à le faire remonter un peu à travers les buissons. Un ultime effort, des sauveteurs, mais aussi de la bête elle-même, a fini par la ramener sur la rive. Mouillé, gelé, mais sauf.
Pour le plus grand plaisir de Jacques Goncet qui, soulagé, avouait enfin : « Cela aurait été vraiment trop triste de le voir mourir là, dans l’eau glacée après l’avoir sauvé de la boucherie… Il n’a plus que peu de temps à vivre, que ce soit dans les meilleures conditions. »
Vers 11 h, alors que les pompiers rangeaient leur matériel, l’homme et le cheval n’attendaient plus que l’arrivée du vétérinaire pour clore un incident spectaculaire.
Christiane VINCENT
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