September 24, 2010
Exportation de mille singes pour la recherche médicaleLe business d’exportation de singes à l’étranger prend de l’ampleur. Une nouvelle compagnie privée se propose de se lancer dans une telle activité d’ici peu. Il s’agit de Prima Cyno Ltd, qui a demandé au gouvernement l’autorisation d’exporter annuellement entre 1 000 et 2 000 singes par an vers l’Europe et aux Etats-Unis pour des recherches médicales poussées.Ces singes seront utilisés pour effectuer des travaux de recherches sur les maladies suivantes : malaria, l’Alzheimer, Parkinson et le sida. Une firme d’élevage de singes sauvages sera mise en place à Mare-d’Australia si tout se passe comme prévu.Le projet occupera une superficie de 6,2 arpents de terres dans le district de Rivière-du-Rempart. Avec pour but de construire une ferme qui accommodera entre 8 000 et 10 000 singes. Cette ferme d’élevage de singes deviendra au fait la cinquième compagnie à entrer dans le secteur après Primatologique Ltd, Les Campêches Ltd, Biodia Co Ltd et Bio Culture (Mauritius) Ltd.
Une ferme pour “contrôler la croissance excessive des singes dans la nature”
La ferme de Prima Cyno Ltd sera composée de quatre zones distinctes : la quarantaine après la capture des singes, l’élevage, le broutage et l’exportation. Ces animaux seront capturés à Chamarel, au Parc national, aux gorges de la Rivière-Noire et sur les terres appartenant à l’Etat.
Avant d’être élevés à Mare d’Australia, ils seront soumis à des tests de tuberculose. Ils seront ensuite placés en groupe de 15, constitués de 14 femelles et un mâle. Le petit de chaque animal sera autorisé à rester avec sa mère jusqu’à l’âge de huit à 12 ans avant d’être séparé dans une “weaning zone”, où il restera pendant une période de 12 mois avant d’être relâché définitivement dans la nature.
Le promoteur du projet affirme que le projet d’exportation de singes n’est pas nouveau. Cette activité a duré pendant deux décennies et jusqu’ici il n’y a pas eu d’objection formelle par rapport à l’élevage de singes à Casela, Tamarin, Grande-Rivière, Rivière-des-Anguilles et Le Vallon. Les firmes citées plus haut sont spécialisées dans la capture, l’élevage et l’exportation de singes pour des recherches médicales notamment en France, Italie, Allemagne et aux Etats-Unis.
Au fait, Prima Cyno Ltd sera verticalement intégrée comme ceux qui opèrent déjà dans le circuit. Cette ferme sera pourvue d’un hôpital, d’un bloc administratif, d’une salle d’autopsie, d’un laboratoire, d’un incinérateur et d’une station pour éliminer les déchets. Elle ne compte pas créer des inconvénients pour les habitants de l’endroit et ceux des endroits avoisinants car les terres qu’elle occupera sont impraticables et situées dans la brousse. Le lieu d’habitation le plus proche se trouvera à quelque 1 000 mètres de la ferme en gestation. Ces terres ont en effet été louées à bail par Prima Cyno Ltd à la société Malherbes.
Le promoteur du projet a fait appel à des professionnels pour éliminer les déchets de la ferme. La compagnie General Refuse Enterprise for Environmental Needs Ltd a été approchée dans ce sens. La firme Hardi Henry Services Ltd a aussi été approchée pour transporter et éliminer des équipements médicaux utilisés dans le laboratoire. Parmi on compte du coton, des rasoirs, des seringues et des aiguilles. La firme se propose d’installer sur place un incinérateur pour brûler les carcasses de singes.
Le promoteur justifie la mise sur pied de ce projet par le fait qu’il servira à contrôler la croissance “excessive” de la population de singes dans la nature. Ces singes sont souvent responsables de la destruction des plantations et végétations telles que la canne à sucre, les légumes et la flore et la faune.
http://www.lematinal.com/sante/7144-Exportation-de-mille-singes-pour-la-recherche-medicale.html