Prise de position contre la chasse au phoque dans un grand
quotidien québécois
Une bonne nouvelle.
Voici une prise de position contre la chasse au phoque dans un grand
quotidien québécois :
http://www.cyberpresse.ca/article/20070301/CPSOLEIL/70227152/5287/CPOPINIONS
La tuerie des phoques doit cesser
Bernard LeBrun
Québec
Nous sous-estimons trop au Québec l’impact et l'ampleur internationale de la
campagne visant l’interdiction de la chasse aux phoques au Canada. Pourtant
nous pourrions profiter de l’occasion pour faire d’une pierre deux coups en
prônant la cessation de la chasse aux phoques au Québec — un geste concret
en matière de protection de l’environnement — et de plus, le Québec y
gagnerait en estime politique de la communauté internationale en menant une
bataille contre la chasse aux phoques au Canada.
Réactions aux États-Unis...
Même aux Etats-Unis, un pays pourtant peu reconnu pour sa sensibilité
écologiste, le Canada a perdu en crédibilité politique. Le mouvement
américain luttant contre la chasse aux phoques a réussi jusqu'à maintenant à
faire interdire l’importation de produits dérivés du phoque en provenance du
Canada.
....et en Europe
En Europe, l’opposition aux chasseurs de phoques est encore plus forte, et
ce, dans presque tous les pays membres de la Communauté économique
européenne. C’est là un contexte politique assez extraordinaire pour le
Québec, qui pourrait donc y gagner en crédibilité internationale et
potentiellement en appuis politiques des pays européens, dans le cas d’une
demande d’adhésion du Québec à l’ONU.
Déjà le premier ministre du Québec, monsieur Jean Charest, a su tirer grand
profit (et crédibilité politique pour tout le Québec) de ses nombreux
déplacements «écolos» dans différents pays du monde et notamment en Europe,
et ce, jusqu’à en indisposer le Gouvernement du Canada! Le Parti québécois
pourtant «souverainiste» n’a jamais su en faire autant pour le Québec sur le
plan international.
Il suffirait pourtant que le Parti québécois — ou autres partis politiques —
se prononce publiquement contre la chasse aux phoques au Québec. Voyez
l’impact politique que cela pourrait avoir auprès de la communauté
internationale!
Conséquences limitées
Je n’ai pas les chiffres exacts mais la chasse aux phoques ne rapporte pas
grand chose au Québec. Il y aurait moins de 1 000 chasseurs aux
Iles-de-la-Madeleine, là où pour l’essentiel se pratique la chasse aux
phoques à l'intérieur du territoire québécois. C’est-à-dire moins de 1 000
permis de chasse aux phoques (que tout citoyen peut en principe obtenir sans
difficulté). Selon Pêches et Océans Canada, pour l'année 2004, le Canada
comptait 12 000 chasseurs de phoques se partageant 16 millions de dollars
par la tuerie de 366 000 phoques (chiffres pour 2004).
Les chasseurs du Québec et des provinces maritimes — excluant Terre-Neuve —
ont droit de tuer 91 000 phoques. On estimerait que les chasseurs reviennent
en moyenne avec 1 000 peaux de phoques, pour un revenu d’environ 100 000
dollars, avec la vente à 105 dollars la «peau». Combien les chasseurs du
Québec gagnent-ils à la loterie des phoques et de son gros lot à 16 millions
de dollars? Les chiffres me sont inconnus. Mais sans doute tout au plus
quelques millions de pauvres dollars tachés de sang entachant la réputation
du Canada et du Québec. Un prix chèrement payé sur le plan politique. Le
Québec pourrait se doter d’une politique visant à dédommager d’une façon ou
d’une autre les chasseurs qui seront touchés par la protection des phoques
au Québec.
Rien ne justifie cette politique
Quoi qu’il en soit, rien sur le plan économique ne peut vraiment justifier
la politique du Canada (et par extension québécoise avec le silence
consentant du «Québec PQ » ) à l’égard du traitement fait aux phoques. Le
Québec fait dans le paradoxe (et le paradoxal) dans tout et sa présumé
«conscience écologique» d’après ce que nous racontent les sondages
d’opinions publiques. Alors pourquoi ce silence consentant?.
Soyons prévoyants (d’autant plus que, selon le programme des Nations Unies
pour l’environnement, dans moins de 40 ans, il y aura épuisement des
ressources de la mer…) et donc de toute façon, dans pas bien longtemps
forcément, il n’y aura plus beaucoup de phoques (à moins que tous les pays
de le terre travaillent ensembles pour que la catastrophe ne se produise pas
).
Le Québec à tout intérêt de se démarquer de la politique canadienne en
matière de protection de l’environnement : que ce soit en rapport avec le
protocole de Kyoto sur les changements climatiques ou encore que ce soit en
rapport avec les forces progressistes et d’avenir de tout l’Occident menant
une vaste campagne politique pour l’arrêt de la chasse aux phoques au
Canada. Mais encore faut-il que les Québécois prennent conscience de
l'immense enjeu politique que constitue la mouvance internationale luttant
contre la chasse aux phoques.
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