- Samedi 11 août, 08h18MONTREAL - Fini les heures supplémentaires à se briser les sabots en tirant une calèche fleurie remplie de touristes. D'ici la fin du mois d'août, tous les cochers de Montréal devront remplir un relevé horaire pour leurs chevaux et ne devront pas dépasser neuf heures "d'attelage" par jour, rapporte "La Presse" dans son édition de samedi.
La nouvelle semaine de travail des bêtes s'étendra donc du lundi, à minuit, au dimanche suivant, à minuit. Les neuf heures de labeur devront inclure les pauses-repas, et pas question de "tirer" quand il fait plus de 30 degrés Celsius. Quant aux cochers qui n'auront pas avec eux le relevé d'heures de leur animal dûment rempli, ils s'exposent à de fortes amendes, voire à une suspension de permis.
Le nouveau règlement sur les calèches, modifié en juin par les membres du comité exécutif de la Ville de Montréal, comprend une série de mesures pour améliorer la qualité de vie des chevaux. Les cochers ont notamment dû produire, le 1er août, un certificat de santé supplémentaire signé par un vétérinaire.
Les règles imposées aux cochers du Vieux-Montréal ont commencé à se resserrer il y a plus d'un an, à la suite de nombreuses plaintes des cochers eux-mêmes, des commerçants et des habitants du quartier. La Ville a commencé par racheter des permis pour faire passer leur nombre de 40 à une vingtaine. Il en reste quelques-uns à racheter.
La prochaine étape prévoit l'application de normes d'aménagement des écuries. Les bâtiments devront être fermés ou semi-ouverts afin de protéger les chevaux des intempéries et du soleil. Leur foin devra être entreposé dans des contenants hermétiques. Et un contrôle mécanique de la vermine, avec des pièges, sera obligatoire.
Michel Faille, porte-parole du Regroupement associatif des hommes de chevaux du Vieux-Montréal, créé il y a un an, juge raisonnable l'idée de limiter la durée des quarts de travail des chevaux, mais craint que les cochers n'inscrivent "n'importe quoi". "Quelques cochers, pas la majorité, n'ont pas les chevaux à coeur et ne font leur travail que pour l'argent. Ce ne sera pas facile d'introduire le nouveau règlement."
Trois inspecteurs de l'arrondissement de Ville-Marie sont chargés de faire appliquer le règlement. Depuis le début de l'été, ils n'ont établi que trois constats d'infraction, deux pour des fanaux non allumés, et un autre pour avoir fait travailler une bête par une température de plus de 30 degrés. AP
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