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 Ne mettez pas à mort la corrida

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Georges Vool

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MessageSujet: Ne mettez pas à mort la corrida   Ne mettez pas à mort la corrida Icon_minitimeVen 31 Aoû - 12:37

Ne mettez pas à mort la corrida
Chers amis des animaux,

Je vous envoie un article paru dans Libération hier, (29/08/2007) faisant l’apologie de la corrida !!!! Il faut bien sûr diffuser largement en tout cas pour ceux qui ne seraient pas au courant de cette infamie, et réagir. Maria Mingant

La «torture» invoquée par les opposants à la tauromachie pose la question de nos devoirs vis-à-vis de l’animal.

Par Francis Wolff, professeur de philosophie à l’Ecole normale supérieure (Paris)

QUOTIDIEN LIBERATION: mardi 28 août 2007

Il a suffi qu’une vidéo anticorrida sponsorisée par le chanteur Renaud soit interdite par le BVP et qu’une soixantaine de militants abolitionnistes (chiffre des organisateurs) manifestent pendant la récente feria de Dax, où les cinq corridas se déroulaient à guichets fermés, pour que Libération, après d’autres, en fasse «l’événement» de l’été. Soit. Qu’on n’aime pas la corrida, qu’on préfère une vie de porc à celle du taureau de combat (toro bravo) et la mort d’un bœuf dans le silence des abattoirs à celle d’un taureau dans la lumière d’un dernier combat, c’est le droit de chacun.

Mais qu’on ose qualifier de «torture» le périlleux face-à-face de l’arène, c’est une insulte à tous les suppliciés de la terre. C’est aussi un piètre service rendu aux défenseurs de la condition animale qui luttent contre certaines formes d’expérimentation menées sur des bêtes impuissantes. C’est enfin une pierre dans le jardin des écologistes : car il faudrait bientôt, si l’on écoutait les abolitionnistes, compter les taureaux de combat au nombre des espèces menacées et remplacer les vastes territoires où ils grandissent, sauvages et insoumis, par des usines d’élevage industriel. Qu’il faille s’indigner de la marchandisation du vivant, lutter pour une amélioration des conditions de vie, de transport et d’abattage de certaines espèces, on en conviendra aisément : aucun animal n’est une chose. Mais si la corrida devait être un jour interdite là où elle est aujourd’hui autorisée, ce serait bien sûr une perte culturelle pour toutes ces régions de France — et du monde — qui en ont fait une part déterminante de leur humanité ; ce serait aussi une perte esthétique (qu’on songe seulement à tous ces artistes, écrivains, penseurs qui, en deux siècles d’existence de la corrida, y ont puisé une part essentielle de leur inspiration), mais ce serait peut-être surtout une perte morale. Doublement : une dimension essentielle de «l’être-homme» et de «l’être-animal» disparaîtraient avec la corrida. L’interdire, ce serait non seulement condamner à l’extinction immédiate l’espèce animale qui en est le protagoniste, ce serait aussi priver les hommes de la forme la plus universelle de tauromachie — qui est elle-même une constante anthropologique. Ce serait enfin céder à un dangereux appauvrissement du raisonnement moral : réduction de toutes les espèces animales à l’«animal», réduction de l’animal à la victime (et de l’homme au bourreau), réduction de l’animalité à sa disneylandisation, réduction de la «nature» au règne de l’harmonie des peuples et de la tranquillité bourgeoise, réduction des sentiments moraux à la pitié, réduction de la valeur de la vie pour le vivant à l’absence de douleur, assimilation de la douleur de l’animal, essentielle à sa survie, à la souffrance humaine et au mal absolu dans la nature.

Et pourtant, oui, nous avons des devoirs vis-à-vis des espèces animales, et d’abord celui de ne pas les confondre sous un nom cache-misère d’animal, qui ne fait qu’entretenir la confusion : qui voudrait traiter son chien comme la vipère, qui voudrait qu’on réserve aux dauphins le sort promis aux criquets pèlerins qui ravagent les récoltes africaines, qui voudrait qu’on traite les taureaux de combat comme les paisibles ruminants qui peuplent nos campagnes ?

Mais nous avons aussi bien d’autres devoirs vis-à-vis des animaux, et la corrida, loin de les transgresser, en est la démonstration par excellence. Le premier est de les respecter comme l’«autre» de l’homme mais non comme son semblable. La corrida montre le toro comme un être qu’on honore en le combattant et non comme un être qu’on avilit en l’abattant ; mais en même temps elle ne traite pas le toro en égal de l’homme, et c’est pourquoi celui-ci doit en triompher — à condition d’avoir le courage et l’intelligence d’en affronter la redoutable puissance. Un autre devoir que nous avons vis-à-vis des animaux est de respecter leur nature propre : considérer le chat comme un animal affectueux, le chien comme un compagnon fidèle, et le toro bravo comme un être… bravo, c’est-à-dire comme un être qui doit vivre librement et mourir en combattant, parce qu’il est naturellement agressif et indomptable. L’éthique à laquelle répond la mort du toro bravo se résume donc à la formule : «mieux vaut mourir en combattant que de ­vivre à genoux». C’est la formule de la bravura — celle du toro donc, même si c’est aussi celle que le ­torero doit, d’une certaine façon, faire ­sienne pour avoir le droit de l’affronter.

Le troisième devoir est de respecter les relations affectives et contractuelles que l’homme a vis-à-vis des différentes espèces. Lorsqu’il n’y en a pas (dans le cas des espèces «sauvages»), nous avons un devoir de protection des espèces menacées, dans le respect des équilibres écologiques. Lorsqu’il y en a (dans le cas des espèces «domestiques»), nous devons respecter loyalement ces rapports, par exemple respecter dans le chien le «meilleur ami de l’homme» ou dans le mouton la relation d’échange, pâturage contre laine, nourriture aujourd’hui contre nourriture demain. L’espèce «taureau de combat» n’est ni domestique ni sauvage, mais entretenu dans une sorte d’«hostilité familière». Ni ami puisqu’on le combat ni ennemi puisque l’homme se mesure à lui : c’est l’adversaire. Cette ambiguïté de la personnalité du toro bravo pour l’homme (à la fois son meilleur ami et son meilleur ennemi) révèle le double sens de l’éthique de la corrida : d’un côté lutte tragique avec l’antagoniste, d’un autre côté duel ludique avec le partenaire.

Car enfin, les autoproclamés défenseurs des animaux compatissent peut-être aux souffrances de certains, mais aiment-ils vraiment ce que sont les animaux, ce qu’ils font, ce qu’ils incarnent ? Qui aime les chiens sait qu’ils n’«aiment» pas la liberté individuelle, au sens humain du terme, mais l’obéissance à un maître. Qui aime les taureaux de combat sait qu’ils n’«aiment» guère qu’on les cajole comme des bêtes de compagnie ; il sait aussi que, plus encore que d’autres espèces «sauvages», le pire mal pour eux est le stress lié à la contention ou à la menace, plus que la «douleur», qui est anesthésiée par le combat et transformée en combativité : le soldat — ou le torero ! — «oublie» ses blessures dans l’ardeur de la bataille, elles sont absorbées par l’action et transformées en actes.

Et puisque, défenseurs ou adversaires de la corrida, il faut forcément que nous puisions notre argumentation dans notre identification au taureau, faisons en commun cette expérience de pensée. Que préférons-nous ? Une vie enchaînée de bœuf de labour qui s’achève passivement à l’abattoir ou une vie libre de taureau qui se prolonge en vingt minutes de combat vaillant ? Peut-être hésitez-vous… Mais alors, si seulement vous hésitez, ne jetez pas l’opprobre sur ceux qui préfèrent la vie, le combat et la mort du toro bravo, ceux qui pensent qu’il a un des sorts les plus enviables de toutes les espèces animales que l’homme s’est appropriées pour servir ses fins et qui peuplent son imagination. Ne mettez pas à mort la corrida et les taureaux de combat, respectez ceux qui les aiment.

Dernier ouvrage paru : Philosophie de la corrida, (éd. Fayard, 2007).
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Georges Vool

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MessageSujet: Re: Ne mettez pas à mort la corrida   Ne mettez pas à mort la corrida Icon_minitimeMer 5 Sep - 11:50

De : Veeweyde A : Georges Vool Autre...
Sujet : Re: FW: Ne mettez pas à mort la corrida

Cher Monsieur Vool,

Je crois utile de vous faire parvenir la réaction qu'a eue notre Président, le Sénateur honoraire Roland Gillet, à la suite de l'article paru dans Libération et dont il a été écho dans La libre Belgique.

Merci de l'attention que vous voudrez bien y prêter.

Martine AMAND
Secrétaire général

Monsieur le Rédacteur en Chef,

Dans la « Libre Belgique » de ce mercredi 29 août, vous publiez l’article d’un Monsieur Wolff, paru dans « Libération » du 28 août, sous le titre « Ne mettez pas à mort la corrida ».

Ledit Monsieur Wolff se livre à l’éloge et à la justification de la corrida dans un texte délirant qui fait hésiter entre le rire et la colère.
Le rire devant l’énormité des affirmations, des comparaisons (celle avec les criquets pèlerins relève du pur surréalisme).
Jamais autant de c….. (vous pouvez écrire conneries) n’ont été exposées dans un texte aussi concentré. Il n’est pas possible de les relever toutes. Qu’il suffise de citer « Si la corrida devait être interdite, ce serait une perte culturelle pour tout le monde qui en a fait une partie déterminante de son humanité ! » « Ce serait une perte esthétique : les penseurs en ont tiré une part de leur inspiration »
« Ce serait surtout une perte morale, car une dimension essentielle de l’être – homme – et de l’être – animal – disparaîtrait avec la corrida »
…….
Et les élucubrations continuent au point qu’on se demande s’il ne s’agit pas là d’un canular provocateur. Si tel est le cas, Monsieur Wolff a gagné, car il suscite aussi la colère.

Manifestement, il n’a jamais mis les pieds dans les coulisses du spectacle. Sinon, il dirait qu’il a vu les organisateurs préparer le taureau à ne pouvoir résister aux cruautés qu’on va lui infliger et à sauver ses bourreaux, dont on ne dira jamais assez la lâcheté, de ce qu’eut été la défense de la bête devant la torture.

Les lecteurs de « La Libre Belgique » et de « Libération » devraient connaître la vérité. La voici :

Avant d’entrer dans l’arène d’or qui deviendra bientôt l’arène sanglante, les « préparateurs » ont, à tour de rôle, pour ne pas trop se fatiguer, donné des coups de sacs de sable sur les reins du taureau (cela ne laisse pas de traces, c’est bien connu) afin de l’épuiser. Puis on lui met dans les yeux un peu de vaseline pour lui troubler la vue. Puis on met du coton dans une narine pour freiner sa respiration.

Avant cela, on lui a mis – un peu, cela ne peut se voir – limé les cornes pour éviter l’embrochage (on n’est jamais assez prudent) que pour désorienter l’animal. Il arrive aussi qu’on lui introduise une aiguille cassée dans les parties génitales pour qu’il puisse se laisser tomber par terre.

Vos lecteurs ne savaient pas ? Maintenant, ils savent.

Voulons-nous suivre celui-ci au point de vue du taureau ? Et y chercher ce qu’il offre d’autre que torture et agonie ?

Nous en étions restés à l’animal aveuglé par le soleil, déjà fatigué par les « préparateurs ». On lui plante une pointe barbelée dans le dos pour le rendre furieux. Puis commence le tour des banderilles dans le cou. Le sang ruisselle. Le taureau cherche ses adversaires. Quelquefois, des pétards attachés aux banderilles le brûlent et l’affole. Il court en tous sens. Il souffre, il est épuisé. Comme cela ne suffit pas, le picador, du haut d’un cheval, lui enfonce une lance qui sectionne les muscles du cou pour qu’il perde encore plus de sang, de force et d’agilité.

Puis vient le matador – le tueur, c’est littéralement son nom – qui ose enfin s’approcher. Quelques passes puis c’est l’épée enfoncée dans les poumons car on n’atteint pas souvent le cœur.

L’animal met à mourir plus de temps qu’il ne paraît. Il est étouffé par son propre sang. S’il ne meurt pas assez vite, on lui enfonce un couteau dans la moëlle épinière afin qu’il reste immobile. Donc supposé mort ! Et on l’emporte.

On se prend alors à regarder la foule déchaînée et on se demande jusqu’où ira la dégradation de ceux qui participent ou assistent à l’ignominie.

On regarde les enfants fascinés par l’horreur et qui préparent la relève.

Voilà sans doute ce qui remet les choses en place.

Merci Monsieur Wolff

Roland GILLET
Sénateur honoraire
Président de la Société Royale Protectrice des Animaux VEEWEYDE
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Georges Vool

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MessageSujet: Ne mettez pas à mort la corrida   Ne mettez pas à mort la corrida Icon_minitimeMer 5 Sep - 12:04

De : Georges Vool A : Veeweyde

Chère Madame Amand,

Je vous remercie pour cette précieuse réaction émanant de votre Président.
Je me suis permis de la transmettre à tous mes correspondants impliqués dans la protection animale en Belgique, France, île de la Réunion, Suisse et Canada car il faut que l'on soit au courant de ce qui se passe réellement lors de ces manifestations cruelles.

Amicalement.

Georges Vool
Centre de Revalidation pour la Faune Sauvage de Wansin
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MessageSujet: Re: Ne mettez pas à mort la corrida   Ne mettez pas à mort la corrida Icon_minitime

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