Gastronomie. L'héritier du Trône demande à ses cuisiniers de ne plus acheter de foie. Le Gersois André Daguin fulmine.
Le prince Charles relance la guerre du foie gras
Il ne manquait que le prince Charles pour relancer la guerre du foie gras. Hier, le porte-parole de Clarence House, sa résidence londonienne, a annoncé que le prince de Galles bannissait le foie gras pour « raisons personnelles ». Il a été demandé aux chefs cuisiniers de ne pas en acheter, obéissant ainsi aux pressions de plus en plus fortes exercées par les associations de défenses des animaux.
Selon plusieurs journaux, l'héritier du Trône aurait même promis de revoir la certification royale attribuée à l'un de ses magasins préférés à Tetbury, après avoir été informé que celui-ci commercialisait du foie. La semaine dernière déjà, le Midsummer House de Cambridge, un des meilleurs restaurants avec 2 étoiles au Michelin, avait pris la même décision après qu'il eut subi une campagne de « terreur » menée par le Front des animaux. C'est ce que rapporte le Daily Telegraph.
Face à cette violente pression des anti-foie gras, la chaîne de luxe Harvey Nichols avait décidé, en août, de ne plus vendre ce produit pour ne pas subir les foudres de ses détracteurs. Hier, la réaction d'André Daguin ne s'est pas fait attendre. Le Gersois président de l'Union des métiers de l'hôtellerie s'est étonné de la tournure des événements : « Je suis consterné.
Le prince Charles a-t-il fini par céder à certains lobbies comme on le voit aux États-Unis où des artistes fortunés viennent cautionner des associations de défense ? Au-delà de la seule problématique du foie gras, la question est de savoir si on n'assiste pas à une abdication totale de la race humaine.
Va-t-on continuer à céder à ce genre de campagne irresponsable, de celles qui, en leur temps, ont déjà ruiné les fourreurs ?»
Selon André Daguin, tout cela est de nature à favoriser un marché de contrebande avec, à l'arrivée, une flambée des prix: «Regardez ce qui s'est passé pour les ortolans depuis que leur chasse est interdite ! »
Reste que l'Angleterre ne représente qu'un faible débouché pour les producteurs. À peine 1,3 %, selon Philippe Baron, président de l'Association gersoise pour la promotion du foie gras.
Avec ce constat plus rassurant : les Anglais du Gers, eux, consomment foie et magret. Sans état d'âme.