Réflexion sur les animaux "assassins".

Bonjour à tous,


J'ai lu dans le journal DETECTIVE du 17/7/2008 une horrible histoire qui m'a beaucoup impressionnée.
Il s'agit d'un article tiré d'une série retraçant des affaires criminelles des plus stupéfiantes.

Le 10/11/1916, le cirque SPARKS BROTHERS fait sa tournée en Virginie
( Etats Unis ) dans la ville de St Paul.
Heldridge, un homme sans emploi décide de s'y engager comme saisonnier. Comme beaucoup d'autres, la crise économique l'a jeté sur les routes, il a du mal à nouer les deux bouts. C'est donc un homme aigri qui s'adonne à la boisson qui se présente devant le directeur du cirque. Celui-ci l'engage sans ciller, pourtant Heldridge n'a jamais exercé de profession où il a été en contact d'animaux.
On lui donne pour mission de s'occuper des éléphants.
Parmi ceux-ci, il y a une jeune éléphante, Mary, qui est d'un tempérament nerveux. Il faut dire que les animaux de cirque, à l'époque, sont souvent issu de captures dans les pays d'Afrique colonisés. Capturés trop jeunes par des braconniers ou des "gentlemen" avides de safaris, ils sont vendus sans contrôle, sans réglementation, ils sont déracinés brusquement. Cela donne une forte mortalité et pour les survivants de graves perturbations psychologiques ( on est confronté au même phénomène avec les NAC aujourd'hui ).
Heldridge a tôt fait de prendre Mary en grippe. Il la fouette régulièrement car elle n'exécute pas correctement ses numéros de cirque.
Un jour, il la frappe au sang avec une trique! Mary, pourtant d'ordinaire couarde, saisit Heldridge avec sa trompe, le jette à terre et le piétine!
Les spectateurs sont hallucinés. Nous sommes en Virginie, un état du Sud des Etats Unis profondément marqués par la loi rude du Far West. On décide de pendre Mary!
Mais comment pendre un éléphant, même encore "adolescent"? Le directeur du cirque apprend par des gens de la ville de Saint Paul qu'à la frontière avec le Tennesee, une immense grue se dresse sur un chantier ferroviaire. Ce sera la prochiane halte du cirque. En effet, son personnel a décidé de faire ses choux gras de l'affaire en proposant un spectacle inédit: une pendaison d'éléphant.
Un grand battage publicitaire a lieu, on distribue même des tickets gratuits pour les enfants.
Mary est amenée au supplice devant des spectateurs avides de sensations fortes. Nous ne sommes pourtant pas dans la Rome antique où des bêtes sauvages étaient forcées de donner leur mort attroce en spectacle. Nous sommes en 1916 aux Etats Unis, pays qui se dit berc eau de la liberté par la Déclaration d'Indépendance de Philadelphie!
Et pourtant, Mary l'éléphante est entravée par les pattes arrière aux rails du chemin de fer. Un câble d'acier enserre sa gorge et est relié à la grue qui l'étire. Un pompier a gagné lors d'une tombola morbide le "privilège" de piloter la grue. Les pattes arrière de l'éléphant ne sont pas désentravées des rails, elle est donc écartelée, un craquement sinistre de ses cervicales le rappelle au directeur du cirque qui s'empresse de libérer ses pattes. Mary est pendue ! Ainsi périt une jeune éléphante qui s'était vengée de son bourreau...Sa dépouille fut inhummée dans les remblais du chemin de fer et recouverte de chaux.

Cette horrible histoire m'a donné à réfléchir.
Au Moyen Age, des animaux furent condamnés également. Sous Philippe le Bel ( 1289-1314) en France, un porc fut condamné pour avoir dévoré le garçonnet qui le menait paître. Pour être en régle avec les lois de ce temps, on donna des habits d'homme au cochon qui fut condamné à être brulé vif, un chapelet au cou pour lui donner une chance d'abjurer.

Cette idée d'humaniser les animaux assassins n'est pas si pittoresque qu'on ne croit. Si Mary avait été une femme, on lui aurait donné des circonstances atténuantes!!!
Récemment, un énième fait divers de chien ayant mordu un enfant prouve que l'on commence à comprendre le comportement meurtrier d'animaux en détresse. Un couple ardennais avait des rottweillers.
Une bande de jeunes vînt escalader les clotûres de leur propriété pour jeter des cailloux aux chiens. Un d'entre se jeta sur un garçon et le mordit. L'enfant s'en tira mais avec un long traitement de chirurgie reconstructrice. Le chien fut porté dans un refuge pour être euthanasié. Le couple de propriétaires refusa de donner son accord. Comme un vétérinaire se proposait à euthansier le rottweiller sans leur permission, ils prirent un avocat qui expliqua que le chien avait été menacé et s'était défendu. Il menaça de poursuivre le vétérinaire pour destruction de patrimoine mobilier au cas où il piquerait le chien!

Certains animaux peuvent devenir des meurtriers sans être devenus fous. Ils le font car ils se sont senti menacés ou ont été incités à le faire.

Il ne faut pas oublier que beaucoup de chiens d'attaque proviennent souvent d'élevages des pays de l'Est où des gens sans ressources se lancent sans aucune formation dans un élevage qui leur est lucratif. Les femelles sont parquées dans des caves où elles ne sont pplus que des utérus sur pattes qui fabriquent à la chaîne les précieux chiots. Certains sont issus d'unions consanguines, portent des maladies génétiques et sont sevrés trop tôt puis transférés et vendus chez nous dans des conditions qui feraient pleurer un démon! Puis on s'étonne de l'agressivité de ces animaux...

Plutôt que de piquer ces "assassins" à pattes, pourquoi ne pas leur accorder des circonstances atténuantes et méditer sur les causes de leur agressivité?