FRANCE/LOIRE-ATLANTIQUE : Un chien brûlé à la cigarette Grâce aux bons soins prodigués par Corinne notamment, Doumia se refait une santé. Photo Nathalie BourreauPendant que Doumia se remet, le refuge se bat pour que les violences subies « ne restent pas impunies ».
Sa petite gueule est déformée. Sous son poil couleur sable, la peau est brûlée par les cigarettes. Son train arrière est affaissé et sa patte fracturée. Les deux vétérinaires qui ont eu à ausculter Doumia, très beau golden retriever de sept mois, n'ont pas manqué de le relever. Entre autres signes. « Fractures de la mandibule gauche, du bassin, nombreuses lésions cutanées de brûlures sur le thorax et l'abdomen, oedème et hématome sous cutané... »
Ce mercredi, dans les locaux du refuge Des animaux et des hommes, à Bouguenais, Doumia passe la plupart de son temps allongée. À la caresser, on mesure les souffrances endurées. Et pourtant, Corinne estime qu'elle s'est déjà requinquée. C'est dire dans quel état elle l'a trouvée...
Prostrée, amaigrie
C'était il y a une semaine. « On avait reçu un appel anonyme dénonçant des maltraitances sur un chien », se souvient cette salariée du refuge. Corinne s'est présentée à l'adresse indiquée. « Mon chien ? Mais il va très bien mon chien ! », lui a répondu le jeune propriétaire bien mis. Elle a vite observé le contraire. Prostré, l'animal ne pesait que douze kilos. « Il fallait l'emmener au plus vite », se souvient-elle. « Elle était tellement mal en point qu'on n'était même pas sûr de la sauver... » Par chance, le jeune homme accepte de signer l'attestation d'abandon. Corinne ravale sa colère et file chez le premier vétérinaire.
« On ne pouvait pas laisser passer ça ! »
Aujourd'hui, le jeune golden n'est plus sous morphine, mais toujours sous anti-inflammatoires. Il se remet doucement d'un long mois de violences. En attendant qu'il subisse plusieurs opérations lourdes, Corinne, elle, se bagarre. Dès lundi, une plainte a été déposée en gendarmerie. « On ne pouvait pas laisser passer ça ! »,estime aussi la présidente du refuge, Dominique Bacot. « Malheureusement, on le sait, la justice ne suit pas quand il s'agit de violences ordinaires subies par les animaux. Mais là, c'est du sadisme, de l'acharnement ! Il a fallu la jeter contre les murs pour la mettre dans cet état ! »
Depuis le temps qu'elles recueillent 300 chiens et chats par an, dans un sale état parfois, Corinne et Dominique n'ont jamais vu une procédure aboutir à une condamnation. Mais ces deux-là ne sont pas du genre à baisser les bras.
Pour donner « plus de poids » à cette action, elles entendent d'ailleurs solliciter le soutien de 30 millions d'amis, de la fondation Bardot et de la SPA.
Pour aider le refuge, contactez le 02 40 26 90 00.
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