"France" Maltraitance - Doumia : la fin d'un calvaire
Un chiot récupéré au domicile de son maître par une association de Bouguenais (44), gisait dans son urine, souffrait de multiples fractures, de brûlures de cigarette et d'un oedème au cou. La Fondation se porte partie civile à l'encontre du propriétaire pour "actes de maltraitance et barbarie sur animal" et prend à sa charge la totalité des frais vétérinaires.
C'est par téléphone que les enquêtrices de l'association "Des Animaux et des Hommes" basée en Loire Atlantique ont été informées. Le coup de fil anonyme fait état d'une petite chienne hurlant de douleur sous les coups de son maître. Il n'en fallait pas davantage pour que Corinne, salariée du refuge, ne fasse une incursion chez le propriétaire à l'improviste Sur place, un jeune homme ouvre. "Mon chien ? Mais il va très bien mon chien !" rétorque l'individu. L'homme semble pressé, prétexte un rendez-vous, mais finit par laisser entrer Corinne. La chienne est un peu plus loin, prostrée sur un tapis imbibée d'urine. Elle se soulève à peine sur ses antérieurs.
Vidéo:
https://www.dailymotion.com/video/xc7k2w_doumia-2_animals#from=embed?start=5Hématomes multiples
Corinne s'approche pour caresser l'animal. Elle sent sous sa main des plaies, des bosses. Le long des flancs, la chair est à nu. Le chiot de 7 mois ne fait que 12 kilos (le poids d'un chiot de 4 mois, NDLR). Convaincu par Corinne, le jeune homme signe sans un mot l'acte d'abandon de l'animal et la jeune femme repart avec la chienne dans ses bras. Direction la clinique de l'Arche, habituée à soigner les animaux du refuge de Bouguenais (44) "Des Animaux et des Hommes". Les radios de l'animal sont accablantes : "Fracture de la mandibule gauche, du bassin, de la patte avant gauche ; traces de brûlures sur le corps ; oedème très important au niveau du cou ; hématomes internes multiples ; déformation crânienne avec recul de la boîte crânienne !"
Face à l'ampleur des soins que Doumia (c'est le nom donné par les bénévoles du refuge à la petite chienne, NDLR), la Fondation 30 Millions d'Amis a proposé de prendre l'ensemble des frais vétérinaires à sa charge.
La Fondation partie civile
Une dizaine de jours après son sauvetage, tout va mieux pour Doumia. "C'est impressionnant de voir la vitesse à laquelle elle se rétablit", confie Dominique Bacot, la présidente du refuge. "Elle garde une incroyable confiance dans le genre humain. Elle est toujours gaie, remue de la queue, cherche des caresses."
Le refuge "Des Animaux et des Hommes" a porté plainte contre le propriétaire. La Fondation 30 Millions d'Amis s'est constituée partie civile à ses côtés et demandé à son avocat, Maître Xavier Bacquet, de se mettre à disposition du refuge afin de plaider l'intégralité du dossier. Le jeune homme - déjà connu des services de police - risque jusqu'à 2 ans d'emprisonnement, 30 000 euros d'amende, et une interdiction à vie de détenir un animal. Son jugement doit avoir lieu au tribunal de Nantes (44), le 28 juin 2010.
https://www.dailymotion.com/video/xc7k2w_doumia-2_animals#from=embed?start=5
Suite…..
Maltraitance - Du sursis pour avoir violemment maltraité son chienLe maître de Doumia a été condamné à 4 mois de prison avec sursis pour actes de cruauté envers la petite golden retriever. La Fondation 30 Millions d’Amis souligne l’indulgence de la peine comparée aux sévices subis par l’animal et n’exclut pas d’interjeter appel. Coups, brûlures, privation de nourriture... Le calvaire enduré par Doumia, révélé début 2010, a ému bon nombre d’entre vous ainsi que tous les fidèles de l’émission 30 Millions d’Amis qui ont découvert le regard abattu de cette petite chienne maltraitée lors d’un reportage diffusé sur France 3 (10/04/10).
« Des juges plus courageux »
Agé de 23 ans, le jeune homme a été condamné (28/06/10) par le Tribunal correctionnel de Nantes (44), à 4 mois de prison avec sursis et 2 400 euros de dommages et intérêts. Une peine assortie d’une interdiction de détenir un animal domestique pendant 15 ans, mais inférieure aux réquisitions du procureur de la République. Pas de prison ferme, donc, et des regrets pour Reha Hutin : « J’aimerais qu’à l’avenir les juges soient plus courageux pour les crimes d’une telle cruauté, s’indigne la présidente de la Fondation de 30 Millions d’Amis. Le sursis n’est pas à la hauteur des actes commis. Pour moi, ce n’est pas une punition. »
C’est à la suite d’un appel anonyme (22/01/10), qu’une enquêtrice de l'association "Des Animaux et des Hommes", située à Bouguenais (44), découvre Doumia. La petite chienne est sous-alimentée et vit sur un tapis imbibé d’urine. Fractures - crâne et mâchoires -, hématomes, brûlures de cigarettes... Rien ne lui aura été épargné. Son maître signera un acte d’abandon sans difficulté, tout en évoquant des « accidents » malencontreux consécutifs au départ de sa compagne.
Mauvais souvenirs
Grâce au dévouement des bénévoles et des services vétérinaires, Doumia est aujourd’hui sur pied, malgré une récente opération à la hanche. « Les douleurs opératoires ont réveillé tous ses mauvais souvenirs, constate Corinne, bénévole du refuge "Des Animaux et des Hommes". Elle s’aplatit au sol, attendant de nouveau les coups... Il lui faudra du temps pour se remettre, tant physiquement que psychologiquement ». Si Doumia va mieux, elle ne peut malheureusement pas rester debout très longtemps. Une conséquence de ces violences, malheureusement irréversible.
La peine maximale pour des actes de cruauté envers les animaux est passible de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende [article 521-1 du Code pénal, NDLR].
Photo vignette : © Fondation 30 Millions d'Amis
Photo : © Des Animaux et des Hommes
Article publié le : 29-06-10