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Première naissance en captivité de vautours d'une espèce proche de l'extinction en Inde

MUMBAI, Inde (AP) — C'est une première mondiale. Trois poussins de l'un des volatiles les plus menacés au monde, le vautour à long bec, ont vu le jour en captivité en Inde. Les naissances ont eu lieu en février et mars dernier dans un centre d'élevage du nord du pays. Les trois oisillons, membres de l'une des trois espèces de vautours asiatiques menacées d'extinction, ont depuis tous appris à voler.

Selon les spécialistes de la protection des espèces, ces trois sortes de vautours sont classées dans la catégorie "en danger critique", soit celle des animaux frôlant l'extinction.
Il fut un temps où les vautours, par dizaines de millions, jouaient un rôle crucial dans l'écosystème de l'Asie du Sud, débarrassant les cadavres et permettant de limiter la population de chiens errants et rats se nourrissant également de charogne et susceptibles, eux, de transmettre des maladies aux humains.

Mais ces dernières années, des millions de vautours de ces trois espèces endémiques sont morts en Asie après s'être nourris de carcasses de bétail traité au diclofénac, un analgésique et anti-inflammatoire donné aux vaches malades et extrêmement nocif pour ces oiseaux.
Aujourd'hui, selon la Société royale britannique pour la protection des oiseaux, qui aide l'Inde à financer ce programme, le nombre de ces vautours, trois espèces confondues (vautour chaugoun, vautour indien et vautour à long bec), est passé sous le seuil critique de 60.000 individus.
Ces six dernières années, les chercheurs indiens ont réussi à obtenir des poussins des deux autres variétés, le vautour à dos blanc et le vautour à bec étroit. Mais il s'agit de la première naissance de vautour à long bec, selon un communiqué de la Société.

Aucun des oiseaux nés en captivité en Inde n'a pour l'instant été rendu à la vie sauvage, selon son porte-parole Grahame Madge.
Pour l'instant, l'ONG britannique, la Société d'histoire naturelle de Bombay et d'autres organisations environnementales sont en train de mettre sur pied des zones protégées pour y relâcher les vautours.
Face au déclin de la population des vautours, le diclofénac a été interdit en Inde il y a cinq ans. Les écologistes militent désormais pour l'interdiction d'un autre anti-inflammatoire vétérinaire dangereux pour eux, espérant que les éleveurs se contenteront du méloxicam, dont l'innocuité pour la population des charognards a été prouvée, selon Vibhu Prakash, chercheur de la Société d'histoire naturelle de Bombay.
Un déclin qui, outre la menace qu'il constitue pour l'équilibre naturel en Asie du Sud, met également à mal les rites funéraires de la petite communauté zoroastrienne d'Inde, les Parsis: adorateurs du feu, ces derniers considèrent la crémation hindoue comme un péché. Ils laissent donc leurs morts au sommet de tours funéraires, pour que leurs cadavres y soient dévorés par les vautours, un processus qui, selon eux, libère les esprits des défunts. AP
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http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20100723.FAP5903/premiere-