Le maire de Fréjus signe un manifeste contre les corridas

Publié le mercredi 31 août 2011

Élie Brun, maire de Fréjus signe un manifeste contre les corridas

Le collectif pour le maintien de la tradition taurine à Fréjus (CMTTF) n'a pas apprécié la décision d'Élie Brun, qui a annoncé dans Var-matin que les arènes de Fréjus n'accueilleraient plus jamais de corridas une fois les travaux terminés. doc Philippe Arnassan



Le sujet est plus que sensible. Dans un camp comme dans l'autre, l'hystérie préside le plus souvent aux débats, eux-mêmes interminables.
Et Fréjus, qui fut pendant des décennies la ville la plus orientale à organiser des spectacles tauromachiques, ne déroge pas à cette règle. Du temps où les corridas avaient droit de cité et enflammaient les arènes, les défenseurs des animaux n'avaient pas de mots assez durs contre cette pratique. Et aujourd'hui, alors qu'Élie Brun confirme sa volonté de ne plus accueillir sur Fréjus de telles manifestations, c'est aux aficionados de sortir les banderilles.

Le collectif pour le maintien de la tradition taurine à Fréjus (CMTTF), qui compte 350 adhérents, a ainsi fort peu goûté une déclaration du maire dans nos colonnes, le 17 août. Interrogé sur l'avenir des arènes romaines après la fin des travaux qui y sont engagés, il assurait qu'il ne ferait « plus jamais de corridas. Il y a tellement de spectacles équestres exceptionnels… »
Réponse au courrier dans Var-matin

« Le pire, s'étrangle le trésorier du collectif, Daniel Chicot, c'est qu'alors que nous demandions à rencontrer le maire en août pour lui demander son point de vue, nous avons reçu un courrier de son premier adjoint, Francis Tosi, nous renvoyant à cet article deVar-matin», suscité. En guise de fin de non-recevoir…

Mais les aficionados du cru ne se démontent pas. « Élie Brun a longtemps été notre plus grand soutien. Qu'il change d'avis, c'est son droit, reconnaît le président du collectif, Pierre Roussille.Mais son rôle de maire, c'est d'assurer le maintien des traditions ».
Surtout quand elles ont un impact sur l'économie locale.
« La corrida, c'est aussi une feria, une grande fête en ville, insiste Daniel Chicot. Les gens viennent de loin pour y assister, et dépensent de l'argent dans les commerces. Rien à voir avec un concert où les gens arrivent juste avant le spectacle et repartent aussitôt après, là il y a une effervescence et tous les commerçants alentours en profitent ». «Et les ferias s'adressent à tout le monde, y compris à ceux qui n'aiment pas les corridas, glisse Pierre Roussille. Parmi eux, ils sont nombreux à faire la fête ».


« Pour l'abolition définitive »
Des arguments que le maire de Fréjus ne devrait pas entendre. La semaine dernière, on apprenait qu'Élie Brun a signé un manifeste proposé par le CRAC Europe (1).
« Non seulement il n'y aura plus de corridas à Fréjus, mais, par sa signature,[Élie Brun] rejoint personnalités signataires de notre manifeste pour l'abolition totale et définitive de la torture tauromachique », se réjouit Jean-Pierre Garrigues, le vice-président du CRAC.
Une liste qui s'allonge : plus de 1 500 personnalités, du monde politique ou du spectacle, y figurent, parmi lesquels Michel Rocard, Robert Badinter, Lionnel Luca, Alain Delon, Benoît Poelvoorde, ou encore Jean Rochefort.
1. Comité Radicalement Anti Corrida pour la protection de l'enfance.
http://www.anticorrida.com