Message d'origine-----
De la part de budybulle
Envoyé : vendredi 4 mai 2007 9:15
Objet : [vg] Les intégristes de la cause animale passent à l'action
http://www.lefigaro.fr/france/20070504.FIG000000014_les_integristes_de_la_ca
use_animale_passent_a_l_action.html
Article du Figaro, 4 mai 2007
Fourreurs, boucheries ou élevages sont pris pour cible. Des actes de
vandalisme revendiqués par l'Animal Liberation Front.
ENSEIGNES taguées, vitrines brisées, serrures engluées ou pneus crevés
: depuis l'automne 2006, de mystérieux activistes de la cause animale
défient les forces de l'ordre, multipliant les actes de vandalisme contre
des commerces de fourrure, des élevages, des boucheries. Au total, une
cinquantaine d'opérations nocturnes, perpétrées principalement en région
parisienne et dans le Sud-Ouest, ont ainsi été revendiquées sur le site
Internet d'une organisation jusqu'à présent peu connue en France : l'Animal
Liberation Front. Pour l'heure, aucun de ces militants n'a pu être
identifié, mais au ministère de l'Intérieur, on assure « suivre avec
attention l'évolution de cette nouvelle forme d'activisme ».
Début octobre dernier, la série a débuté à Paris lorsque plusieurs
boucheries, triperies, fast-food et magasins de fourrure ont été tagués
tandis qu'une enseigne Body Shop voyait ses vitrines brisées et qu'en
Seine-Saint-Denis, le moteur d'un camion frigorifique de boucherie était mis
à feu. Au cours des mois suivants, de nombreuses enseignes ont été
vandalisées et, en Seine-et-Marne, des militants se sont introduits de nuit
dans divers élevages animaliers pour libérer plusieurs dizaines de ragondins
ainsi que des canards et des faisans.
Chaque fois, l'action a été signée du sigle « ALF », accompagné
d'apostrophes récurrentes : « viande = meurtre », « assassin » ou, sur un
ton plus inquiétant, « fermez votre magasin, ALF vous surveille ».
Brusque radicalisation
À Toulouse, une petite animalerie s'est ainsi trouvée contrainte de baisser
le rideau pendant plusieurs semaines, victime d'une quinzaine d'actes de
vandalisme en quelques mois. À Bordeaux, c'est à son domicile privé que
Michel Grama a été visé par les militants de l'ALF.
« Le matin du 27 décembre 2006, en sortant de chez moi, j'ai trouvé mes
pneus crevés et mon pare-brise maculé de peinture tandis que sur le mur de
ma maison, on avait écrit les mots »assassin* et »tueur*, raconte ce
marchand de fourrures. Depuis, j'ai porté plainte, mais je me sens menacé,
d'autant que mes coordonnées personnelles sont diffusées sur Internet par
l'ALF, sans que je puisse réagir. »
Cette brusque radicalisation intervient alors que, depuis une dizaine
d'années environ, plusieurs collectifs, souvent issus de milieux
libertaires, militent pour la « libération animale » sans recourir à la
violence, tant à Paris qu'à Lyon et Bordeaux. « Cette mouvance antispéciste
porte un discours plus radical que les associations classiques, comme la
SPA, car elle refuse toute utilisation des animaux par l'homme, décrypte
Guillaume Veillet, auteur d'un mémoire de sciences politiques sur cette
mouvance. Contrairement à ce qu'on observe en Grande-Bretagne, où des
groupes nombreux et structurés sont très portés sur l'action radicale, leurs
homologues français s'en tiennent jusqu'à présent à un répertoire militant
classique, dont la forme la plus virulente consiste à s'enchaîner chaque
année aux grilles du Salon de l'agriculture. »
Membre fondateur de l'association bordelaise Agir contre la torture des
animaux, qui s'oppose au spécisme (*) et à « l'exploitation des animaux par
les humains », Virginie complète : « Outre-Manche, les activistes peuvent
compter sur le soutien d'une importante population végétarienne et
végétalienne. Ici, en revanche, notre mouvement, qui compte au plus
quelques dizaines de militants, risquerait de se mettre le public à dos en
passant à l'action violente. »
Pour l'heure, les « antispécistes » affirment donc se cantonner à des
actions d'information sur les marchés ou à l'organisation de pique-niques
végétaliens. Ils apportent aussi leur soutien aux « prisonniers politiques
» incarcérés en Grande-Bretagne et aux États-Unis, suite aux actions «
musclées » de l'ALF. En revanche, ils disent n'entretenir aucun lien avec
cette organisation clandestine et réfutent toute implication dans les
récentes attaques perpétrées en France.
* Pour les militants de la « libération animale », le spécisme est «
l'idéologie raciste qui justifie l'exploitation de l'animal par l'homme ».