Nouvelle tempête médiatique en Allemagne autour des ours
AFP - Mardi 18 mars, 16h13BERLIN (AFP) - En pleine "Knut-mania", du nom d'un ourson devenu l'animal le plus populaire d'Allemagne, un zoo berlinois est accusé par une élue verte d'avoir livré plusieurs de ses congénères à une mort certaine, mais le zoo a rétorqué qu'il n'avait fait que suivre une procédure légale.
Le prétendu scandale est révélé mardi dans le journal populaire Bild sous le titre: "Le chef du zoo a-t-il fait abattre des ours?" Le tout est accompagné d'une photo d'ours brun en cage.
Claudia Hämmering, élue écologiste qui a fait de la protection des animaux sa spécialité, a porté plainte: "La mauvaise gestion des effectifs du zoo a entraîné en 1992 la cession de quatre ours bruns à un marchand privé. Ils ont fini à l'abattoir", accuse-t-elle.
Des relations incestueuses entre animaux auraient provoqué des sureffectifs parmi plusieurs espèces et la naissance de rejetons atteints de maladies génétiques.
"Le zoo a encouragé la surnatalité à des fins commerciales. Une fois que les bêtes n'étaient plus assez mignonnes, le parc s'en est débarrassé", a dit Mme Hämmering à l'AFP.
L'association Peta s'est procurée un document du zoo de Berlin-Est faisant état de la cession de quatre ours bruns à un marchand privé, qui les a revendus à un zoo en Belgique en 1992. On ne sait ce qu'il est advenu d'eux. Le zoo belge a fermé ses portes entre-temps.
"Quand un parc souhaite se débarrasser d'animaux, il doit traiter directement avec d'autres zoos. La loi dispose que les parcs zoologiques sont responsables des animaux qu'ils ont élevés. Le recours à des marchands privés leur permet d'échapper à cette obligation. C'est contraire à la déontologie des parcs animaliers", dénonce un militant de Peta, Frank Albrecht.
Bernhard Blaszkiewitz, directeur du parc animalier de Berlin-Est, relativise: "Nous avons suivi une procédure courante, parfaitement légale. Nous traitons avec des intermédiaires privés de confiance, qui trouvent d'autres zoos pour nos animaux en trop."
La surpopulation est un problème fréquent des parcs zoologiques, et l'inceste y est inévitable comme dans la nature, souligne-t-il.