Serpents en cavale
Des serpents se sont échappés d'un terrarium situé dans un appartement du boulevard Reyers à Meiser (Bruxelles).La police, qui se base sur le nombre de terrariums vides, craint que 10 à 15 reptiles ont pu s'échapper et a mis en garde les voisins. Le propriétaire des serpents a pour sa part déclaré qu'un seul serpent n'avait pas été retrouvé. Il s'agirait d'un python australien, "absolument inoffensif", selon son propriétaire.
La police conseille d'appeler immédiatement le commissariat de Roodebeek (02/249.25.00) et de ne tenter en aucun d'essayer de les attraper soi-même. (belga)
Dans une mise en garde aux habitants du boulevard Reyers, la police parle de 10 à 15. Selon son propriétaire, "au moins un"
SCHAERBEEK Hier matin, la police de Schaerbeek a déposé cette mise en garde dans les boîtes aux lettres des 16 appartements de ce building du boulevard Reyers, près de la place Meiser. La mise en garde apprenait aux locataires qui pour la plupart l'ignoraient, que leur voisin du quatrième élève des serpents et qu'il "se trouve qu'un nombre compris entre 10 et 15 de ces bêtes se sont échappées de leurs cages" mardi soir tandis que le voisin était au restaurant avec deux copines. À l'adresse vivent des familles, des femmes, des enfants, des gens qui ne raffolent pas forcément de ces bestioles.
La bonne nouvelle, c'est qu'un des serpents en cavale, un élaphe guttata guttata jaune et rouge, qui s'était faufilé du 4e, sans doute par la terrasse, a été retrouvé chez le voisin du 5e, un médecin en train d'emménager et qui aurait sans doute rêvé mieux comme cadeau de bienvenue. Mais c'est le seul.
La police qui se base sur le nombre de terrariums vides, craint donc que de 10 à 15 reptiles ont pu s'échapper. La mise en garde destinée aux voisins demande de prévenir le commissariat Roodebeek (02/249.25.00) et précise en gras et souligné : "Ne tentez en aucun cas de les attraper par vous-même" (avec six points d'exclamation).
Alex, 38 ans, propriétaire des serpents, pense pour sa part qu'un seul n'a pas été retrouvé, un morelia ou python australien provenant de Papouasie ou de Nouvelle-Guinée et, selon Alex, "absolument inoffensif".
Alex d'ailleurs que nous retrouvons après midi à la terrasse d'un café à boire un whisky pendant que d'autres se préoccupent de ses bêtes, est très convainquant. Entre deux gorgées, Alex explique qu'il aimerait "faire partager sa passion" car "les serpents, c'est sur terre comme les requins dans l'océan : des armes parfaites". Gloup !
Alex garantit qu'il n'a été mordu que 40 fois et que "ça ne fait rien d'être mordu", "ça pince, c'est tout. Ah oui, la plaie saigne beaucoup mais c'est seulement parce que la salive de ces bêtes contient un anticoagulant."
D'ailleurs ces serpents "sont inoffensifs" sauf que "c'est trompeur" : les plus longs "sont les plus gentils mais quand ils soufflent, c'est un signe d'hostilité"; en fait les juvéniles "sont plus agressifs".
Bref, tout va bien. En réserve, Alex, 38 ans, possède encore deux boas red tails d'1,20 mètre, un serpent corail hybride, six pythons royaux et trois pythons australiens dont un de 2 m 40 surnommé Big Mama et qui aime "regarder la télé" (Le Jardin Extraordinaire, le dimanche soir, sur RTBF1 ?).
La police s'interroge toujours sur les terrariums vides. Faut-il croire Alex qui promet que ceux-là ne se sont pas échappés comme les autres mais seraient morts d'une terrible maladie qui affecte ses amis les serpents.
La police hésite. Alex n'offre pas les meilleurs indices de fiabilité.
Incapable d'expliquer comment les bêtes ont cavalé, il ajoute aussi que s'il possède certes les documents Cites requis, la réglementation de la Région Bruxelles Capitale interdit la détention d'animaux sauvages en captivité et qu'on pourrait "me chercher des poux, si on le voulait".
Gilbert Dupont