(F) l’abattage de 225 cerfs dans la forêt de Chaux

l’abattage de 225 cerfs dans la forêt de Chaux
Brigitte Bardot prend la défense des cerfs de la forêt de Chaux: INTERVIEW



A l'instant où Joëlle Le Mouel, préfète du Jura décide d'abattre 225 cerfs dans la mythique forêt de Chaux, Brigitte Bardot riposte et s'élève avec force contre cette extermination programmée. Elle a saisi le cabinet de Jean - Louis Borloo.

L'INTERVIEW de Brigitte BARDOT par Philippe SAUTER.

A cheval entre le Doubs et le Jura, la forêt de Chaux, l'un des plus importants domaines de feuillus en France, abrite dès cette semaine, une opération d'abattage de cerfs d'une ampleur sans précédent dans le secteur. Joëlle Le Mouel, préfète du Jura, vient de confirmer un plan d'abattage de 225 cerfs dans la forêt de Chaux.
soit la moitié de la population.

Une chasse généralisée opérée à la demande de l'Office National des Forêts. Pour les forestiers, la population de cerfs est devenue trop importante, elle met en cause les pousses de jeunes de chênes dons les cervidés sont particulièrement friands.

La décision préfectorale trouve l'opposition farouche de plusieurs sociétés de chasse locales qui voient dans cette mesure une véritable extermination programmée. Les cerfs de Chaux ont aussi une nouvelle voix pour défendre leur cause, celle de Brigitte Bardot. Informée de la décision préfectorale, BB a répondu à nos questions.

- Que vous inspire cette décision d'abattre un nombre important de cerfs en forêt de Chaux ?
- Je suis hors de moi, en détresse totale. En France, c'est comme ça quand il y a un problème, on flingue. Comment une femme peut-elle donner un ordre d'extermination aussi important ? Alors que partout, on parle de préservation de la nature.

Les cerfs font partie de la vie de nos forêts. Ils sont magnifiques. Comme tous les animaux d'ailleurs. En les exterminant, on ne les élimine pas
seulement eux, mais nous également à court terme
Dire que je suis en train de donner des leçons au Canada contre le massacre de bébés phoques. Finalement, en France, ce n'est pas mieux.
- Pour l'ONF, c'est une mesure de préservation d'une richesse, celle des chênes de la forêt.

- Il y a d'autres valeurs que l'argent. L'ONF ne pense qu'à son intérêt. Il y en a un autre, celui de la nature. Un tiers des mammifères sur la planète est en train
de disparaitre. A vouloir trop gagner, on va tout perdre.
- En forêt de Chaux, ce sont les chasseurs les premiers opposants à cette décision préfectorale. Vous êtes de leur côté ?
-Ca me fait mal de dire ça, mais c'est la première fois de ma vie que je suis d'accord avec les chasseurs. En plus, c'est la période du brâme. Les cerfs sont encore plus vulnérable. C'est une situation qui me met hors de moi. Je peux admettre qu'il y ait une surpopulation de cerfs dans cette forêt mais de là à la massacrer.
Que faudrait-il faire

- Il y a une solution, nous l'avons expérimentée il y a plusieurs années en forêt de Rambouillet. Ce qu'il faut faire c'est les anesthésier avec des seringues tirées à distance et les déplacer vers des secteurs où il y a peu de cerfs. C'est le cas, parait il dans le Sud du Jura. On peut aussi les déplacer ailleurs en France. Il faut aussi alerter le gouvernement. J'ai demandé un rendez-vous téléphonique avec les cabinets de Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet.
- Imaginez vous de venir sur place en forêt de Chaux ?
- Mon pauvre, j'ai 74 ans, deux béquilles, deux arthroses de la hanche. C'est déjà toute une expédition pour me rendre de la ma chambre à la cuisine...