Émotions autour d'un coup de feu

Brutalité de l'intervention ou sécurité du citoyen : les appréciations divergent autour du coup de feu qui a enlevé la vie à un chien errant.

Après-midi de vendredi dernier, veille de la fête du cabus à Mussy-la-Ville. Un coup de fusil claque à l'arrière d'une maison dans le quartier de Sonlaville. Un chien s'écroule dans le jardin. Un policier glisse la dépouille de l'animal dans un sac en plastic et l'emporte. D'où ces deux lettres envoyées par Moïra Scifo et Ester Lacombiez aux élus mussonnais. Pour les deux signataires, la mort trop brutale d'un chien errant adopté par des personnes du quartier est inadmissible. La réponse des autorités communales fait état d'une solution ultime adoptée après d'infructueuses tentatives de capture voire d'accidents causé par l'animal.

Cela dit, et pour mieux comprendre ces deux points de vue, sachez que tout débute, il y a une quinzaine de mois, par l'arrivée à Mussy, d'un chien errant, un husky. D'abord farouche, il devient, pour des habitants, le chien du quartier de Sonlaville. S'il accepte la nourriture qu'ils lui prodiguent au quotidien, s'il se laisse approcher pacifiquement, il reste un chien errant, n'acceptant jamais la moindre caresse.
Intervention par trop brutale

L'état de chien errant du husky, Moïra Scifo le reconnaît. « C'est un fait certain, il fallait trouver une solution pour le bien-être du chien et des habitants , éviter tout accident, garantir la sécurité des piétons et des enfants ». Ce qu'elle reproche aux autorités communales, c'est - selon elle - d'avoir durant plus d'un an, très mal géré sa capture que ce soit avec l'assistance de la SPA où dans son endormissement par fléchage. « La vie du chien aurait été épargnée ». Mais son plus grand reproche, est la violence de son élimination « par une balle, en pleine journée dans un jardin et sous les yeux des enfants ». Un reproche que l'on retrouve également dans la missive d'Esther Lacomblez qui aurait préféré une solution concertée. « Le bruit du fusil résonne encore en moi tout comme celui de l'agonie de ce chien que pour ma part j'avais appelé P'tit loup. » Bref, il y a de la tristesse du côté de Sonlaville où l'on trouve que « cette histoire manque de dignité ». Quinze mois sans trouver de solution L'analyse est tout autre du côté de la mairie de Musson où l'on estime que si même le chien n'est pas qualifié d'agressif, il convient de garantir la sécurité du citoyen.

Dès l'arrivée du chien fuyant un maître maltraitant plusieurs tentatives de captures avec un maître-chien de la police ou avec l'aide de la SRPA se montrent infructueuses.

Tout comme cette tentative d'anesthésie grâce à du matériel (fléchettes) fourni par des vétérinaires. D'autre part, le caractère incontrôlé de l'animal a provoqué la chute à vélo de trois enfants et d'une octogénaire. Des plaintes ont été déposées, des pétitions ont circulé, des voisins se sont plaints. Ces éléments s'ajoutant à de dernières tentatives de captures infructueuses, décision a finalement été prise par le maire de l'abattre. Quinze mois après son arrivée.

Georges VAN DEN ENDE
L'Avenir Luxembourg