La "Fête du cheval" à Krombeke bien peu festive pour les chevauxGAIA a constaté une kyrielle d'infractions à la loi !
"La Fête du cheval" qui s'est déroulée le lundi 23 juin à Krombeke s'est avéré être l'un des événements hippiques belges les plus irrespectueux en termes de bien-être animal. C'est ce qu'en a conclu l'organisation de défense des droits des animaux GAIA après analyse des constats réalisés pas des observateurs de terrain et des vétérinaires. On peut même dire que ce marché est une réelle calamité pour les chevaux. GAIA a établi une longue liste d'infractions à la loi (des infractions à la Recommandation de l'UE n° 1/2005 relative à la protection des animaux pendant le transport et activités annexes, des infractions à l'AR relatif à la protection des animaux lors de compétitions de 1998). GAIA a decidé de porter plainte auprès de l'Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA) et pointe du doigt les organisateurs ainsi que le bourgmestre de Poperinge qui est tout aussi fautif dans cette affaire. En effet, le bourgmestre peut selon la loi, accorder une autorisation pour ce genre de compétition, mais il doit avant tout s'assurer que l'évènement se conforme aux dispositions légales. Ce qui n'était clairement pas le cas ici. GAIA souhaite d'ailleurs d'urgence confronter le bourgmestre aux faits.
Sales, négligés, maltraités...
Les images et photos des négligences prises par GAIA parlent d'elles-mêmes. Plusieurs animaux sales, couverts d'urine et de crottins, ont été traînés hors d'un camion surchargé. Ils avaient des sabots en mauvais état, sans soins et des blessures aux jambes.
Certains chevaux ont reçu sans raison apparente des coups de bâton sur la tête. D'autres étaient attachés par un lien beaucoup trop court. Des poneys boitaient. De plus, de nombreux animaux avaient des sabots remontant vers le haut, fendus ou s'effritant, un signe manifeste de négligence. Ils avaient en outre des blessures qui n'ont même pas été soignées au marché. Un âne et un poney avaient leurs sabots tellement tordus que de graves déformations peuvent en découler. "Les chevaux montrant de telles négligences aux sabots, ne devraient pas être autorisés sur un marché", déclare l'expert en chevaux le Dr. François Sivine, vétérinaire et maître maréchal-ferrant. "Cela devrait également être le cas pour les nombreux chevaux blessés, à moins qu'ils bénéficient immédiatement de soins", ce qui n'a pas du tout été le cas.
La liste des négligences est encore longue : un cheval souffrait d'une affection cutanée (peut-être contagieuse). Les animaux n'ont reçu ni nourriture ni boisson. Les chevaux, les poneys et les ânes étaient souvent mélangés et bien trop proches les uns des autres et cela a engendré comme conséquences des coups de pieds, des morsures et des chevauchements des uns sur les autres. Des animaux à un stade avancé de gestation étaient aussi présents, ce qui est strictement interdit par la loi.
Une mentalité très contestable
Sur le site internet du comité organisateur, il est expressément mentionné que les étalons ne sont pas admis pour des raisons de sécurité mais GAIA a pourtant constaté la présence de plusieurs étalons. De même, le déchargement des animaux s'est fait de manière arbitraire et chaotique au milieu du public. Un homme a grimpé sur le dos de deux chevaux (avec une jambe sur chaque cheval) en portant un jeune enfant dans les bras. Ce qui est tout à fait irresponsable et inadmissible: des tas de choses peuvent effrayer les chevaux au marché et leur faire faire des mouvements brusques, avec toutes les conséquences que cela comporte. Ceci indique clairement une mentalité très contestable.
Un cheval grièvement blessé à cause du champ de course inadapté
La course a eu lieu sur un champ en mauvais état, plein de trous et d'ornières et c'est au cours de l'une d'elle qu'un cheval s'est tordu la jambe. L'animal a dû quitter le champ en boitant et pouvait à peine se tenir sur sa jambe postérieure droite. Le cheval grièvement blessé a été ensuite emmené chez un vétérinaire à Passendale. À noter aussi que les petits piquets qui balisaient le parcours étaient à ce point dans le chemin que plusieurs chevaux les ont franchis puis refranchis, si bien que les piquets heurtaient leurs jambes et les mettaient ainsi en danger. Enfin, un jockey a utilisé sa cravache de manière abusive et un autre (Patyn) montait sans selle (!).