Publié le 07/08/2009
Laval-Roquecézière. Handicapée, elle est sauvée par son chien ! Récit. Une retraitée handicapée de 68 ans a survécu à une chute de cinq mètres dans un ravin, sur la commune de Laval-Roquecézière. Témoignage.
Assise dans son fauteuil roulant, Karin Henelle, 68 ans, se repose dans sa coquette demeure de La Claparède sur la commune de Laval-Roquecézière. Elle observe avec bienveillance Samba, son chien, qui profite de la fraîcheur du carrelage de la maison.
Elle est assise dans un fauteuil roulant et porte un survêtement rouge. Rouge, c'est aussi la couleur de l'arc de cercle dessiné sous ses yeux verts. Car une semaine après, son corps conserve encore les stigmates de l'accident qui a manqué de lui coûter la vie la semaine dernière. « J'ai des hématomes un peu partout, une forte douleur au bas du dos et quatorze agrafes dans le crâne quand même », énumère-t-elle d'une voix posée. Karin Henelle est une survivante.
Vendredi dernier, elle achevait le dernier kilomètre de sa promenade quotidienne avec son chien quand un camion apparaît. « Il roulait au milieu de la route à cause des graviers, se souvient la sexagénaire. Je décide toutefois de me mettre sur le bas-côté, en bordure du ravin. » Le véhicule passe mais les roues du fauteuil patinent dans l'herbe. Il glisse, elle, bascule dans le ravin : « Je me suis vue partir. ça fait un drôle d'effet », assure-t-elle. Karin dégringole de cinq mètres, stoppée dans sa chute par un arbre. « Si j'étais tombée jusqu'au bout, dit-elle d'un ton grave, je ne serais plus là. Je trouve que je m'en suis bien sortie. »
Karin tente alors de se hisser sur le bitume à la force de ses bras : « J'ai longé le ravin jusqu'à trouver un endroit où il y avait suffisamment de branches et de racines pour m'accrocher. J'ai remonté quatre mètres. Je ne pouvais pas aller plus haut car il n'y avait plus que de l'herbe. »
« il a aboyé autant qu'il a pu »
C'est à ce moment-là qu'intervient Samba, qu'il prend le relais. « Je lui ai dit de monter et d'aller chercher de l'aide. Bien sûr, il ne comprend pas, s'amuse-t-elle. Mais il s'est mis sur la route et a aboyé autant qu'il a pu. » Interpellé par le manège du canidé, un agriculteur se rapproche du ravin. « Il a dû être surpris de ne voir que le chien car il me voyait toujours avec lui », précise-t-elle. L'homme agrippe Karin et l'allonge sur la route. Une couverture est déposée sur son corps, les pompiers sont prévenus. « Tout est allé très vite, se rappelle la sexagénaire qui a passé une nuit à l'hôpital de Saint-Affrique, les gens du village se sont tous mobilisés et ont été très gentils. »
Mais le héros de l'histoire reste bien Samba, berger allemand croisé doberman. « Je l'ai eu quand il avait cinq mois, confie Karin. Je suis allée le chercher à la SPA avec ma petite-fille qui vivait alors avec moi. » Samba est allongé à quelques mètres de sa maîtresse. Il se gratte, se lèche, croque les mouches qui le défient. Il mène une vie de chien, en somme. Karin parle de « relation très fusionnelle ». « C'est un chien très intelligent, précise-t-elle. Il m'aide dans ma vie quotidienne en ramassant par exemple les objets que je tombe. Il est là pour me sortir de certaines situations comme lors de ma chute, poursuit-elle. Je vis seule avec lui, donc c'est en quelque sorte mon compagnon, il est présent, il me soutient. »
http://www.ladepeche.fr/article/2009/08/07/651075-Laval-Roqueceziere-Handicapee-elle-est-sauvee-par-son-chien.html